Communiqué de presse
Pascal Broccolichi
Doppler
Le projet pour la Chapelle Jeanne d’Arc se réfère à un phénomène physique et acoustique, l’effet Doppler découvert par le physicien autrichien Christian Doppler en 1842: quand une source sonore se rapproche d’un observateur il y a une compression des ondes sonores; la longueur d’onde est plus courte et le son émis plus aigu.
Quand une source sonore s’éloigne d’un observateur il y a une décompression des ondes sonores; la longueur d’onde est plus longue et le son émis plus grave.
Une expérience simple consiste à écouter, au bord d’une route, le bruit d’une voiture qui passe: le son est plus aigu quand la voiture s’approche et plus grave quand la voiture s’éloigne.
Pascal Broccolichi explique en ces termes son idée:
«Doppler est une installation sonore pour micros et haut-parleurs, animée de trois mouvements circulaires inversés. C’est la première installation sonore pour laquelle j’ai travaillé essentiellement sur les principes de mouvement. Je me suis concentré autour de deux phénomènes simples qui imprègnent l’espace d’exposition.
Le premier est généré par la morphologie du bâtiment. Il s’agit d’une chapelle vide qui est parcourue par un flux de réverbérations sonores assez important. Le second effet est produit pas la sensation d’élévation et de tournoiement que l’on ressent lorsqu’on arrive au centre de la nef.
Mon idée était donc de chercher le moyen de capter, d’enrichir et d’amplifier de façon simultanée ces deux phénomènes.»
L’oeuvre est donc un dispositif de captation, de diffusion et d’écoute de la structure architecturale de la Chapelle. Les trois modules métalliques, fixés à distances régulières dans les voûtes et tournant sur eux-mêmes, transcrivent par des sons la morphologie de l’espace intérieur du bâtiment.
Ce sont les murs, les coupoles, les arches, les piliers, et l’implantation qui font réagir micros et haut-parleurs et produisent le son que l’on perçoit différemment selon son propre déplacement dans la nef, comme c’est le cas de l’effet Doppler.
Les variations sonores résultent à la fois du mouvement des micros, des amplificateurs, des haut-parleurs et du déplacement du visiteur-auditeur.
Il s’agit davantage de révéler une réalité acoustique qui nous échappe que d’amplifier les sons du quotidien. L’enjeu ici est structurel plus qu’anecdotique et se fonde essentiellement sur le mouvement. La diffusion des sons en mouvement perpétuel, combinée au déplacement des visiteurs-auditeurs dans la nef, produit un effet de mélopée, de transe et de vertige contribuant à perturber la perception de l’espace.