Jun Nguyen-Hatsushiba
Don’t we all want to be in tune?
Jun Nguyen-Hatsushiba, artiste multimédia, questionne le concept de citoyenneté et des influences musicales connectés aux flux migratoires. Ce projet traite des difficultés et des souffrances de l’exil. L’artiste au parcours international, de par sa double origine vietnamienne et japonaise, se sent à la fois étranger partout et citoyen du monde.
Au Mac/Val, il réalise une œuvre participative et interactive où les visiteurs sont invités à s’emparer du micro, créant ainsi leur propre dessin, qu’ils pourront ensuite télécharger sur le site internet du musée.
Jun Nguyen-Hatsushiba est né en 1968 à Tokyo, il vit et travaille à Ho-Chi-Minh Ville depuis 1997. Né de père vietnamien et de mère japonaise, Jun Nguyen-Hatsushiba connaît un destin bien singulier. Il passe son enfance à Tokyo, sa ville natale, jusqu’à l’âge de 10 ans, puis le divorce de ses parents l’entraîne à Dallas, où son père s’installe. Après une formation à l’École de l’Institut d’Art de Chicago (1992) et à l’École d’Art Mount Royal de Baltimore (1994), il se rend régulièrement au Vietnam à partir de 1994 puis s’installe à Ho-Chi-Minh Ville en 1997.
Il a réalisé des vidéos sous-marines qui traitent des rapports à l’histoire vietnamienne. Le Memorial Project Nha Trang, Vietnam: Towards the Complex — For the Courageous, the Curious and the Cowards (2001), met en scène des conducteurs de cyclo et des pêcheurs, couches de la population n’ayant pas accès au développement économique du Vietnam, poussant des cyclos au fond de l’eau, contraints à remonter chercher de l’oxygène à la surface pendant leur déplacement. Cette vidéo sous-marine est aussi une métaphore des difficultés face à l’existence. Son projet «Breathing is free» initié en 2007, prévoit de s’étaler sur une quinzaine d’années afin de parcourir le diamètre de la terre, soit 12 756,3 km. Malgré ce parcours atypique, le texte de Nora A. Taylor dans l’ouvrage 12 contemporary artists of Vietnam publié sous la direction de Dao Mai Trang (Thê Gioi Publishers, Hanoï, 2010) montre en quoi Jun Nguyen-Hatsushiba fait aujourd’hui partie de la scène artistique vietnamienne, non seulement par l’évolution de la société vietnamienne qui intègre aujourd’hui des personnes issues de la diaspora vietnamienne, mais surtout par son choix personnel de vivre à Ho-Chi-Minh Ville.
Commissariat: Valérie Labayle
Vernissage
Vendredi 13 juin 2014 Ã 18h30
Dimanche 15 juin, performance de Jun Nguyen-Hatsushiba, suivie d’une discussion avec l’artiste.