L’exposition « Données à voir » propose à La Terrasse, espace d’art de Nanterre, une approche collective de la notion de données et de leur interprétation à travers des graphes, dessins, sculptures, installations, performances et publications d’artistes des années soixante-dix à aujourd’hui.
Une interprétation critique des données à travers le dessin et le code informatique
L’exposition réunit des œuvres qui ont en commun d’aborder les données, qu’elles soient personnelles ou publiques, de se les approprier et d’en proposer des interprétations critiques, par le biais du dessin ou du codage informatique. Les œuvres sont disposées de façon à former un vaste paysage où se mettent en place des échanges entre les dessins qui tapissent les murs de la salle et des installations, des publications, livres d’artistes et films placés au centre. Plusieurs œuvres sont présentées pour la première fois en France.
Les dessins, textes et peintures d’Öyvind Fahlström prennent tous la forme de schémas. Le grand intérêt de l’artiste suédois pour la géographie se traduit par la réalisation de cartes qui sont autant de mises en espace et de fixations de connexions humaines, de situations géopolitiques, de vision du monde. Les séries World Map et Column illustrent ainsi les rapports de pouvoir qui structurent les relations mondiales et en particulier la domination des Etats-Unis. Cette interprétation critique des réseaux de pouvoir est également au cœur des dessins de Mark Lombardi, d’Ahsley Hunt et de Julien Prévieux.
Illustrer les situations géopolitiques et les enjeux de pouvoir
Les installations et sculptures des artistes britannique Martin John Callanan et américain Hasan Elahi abordent également les enjeux de pouvoir, mais à travers le phénomène de la prolifération de données sur Internet. La démarche de Martin John Callanan a pour but de remettre en question nos systèmes de représentation des données. La série de graphiques Text Trends met en lumière notre perception des mots et des données. Elle consigne la fluctuation de la valeur de différents mots, comparés par paire, sur le moteur de recherche Google, pour relever les attentes des internautes.
Ancrée dans le dessin, l’exposition élargit son propos au code informatique pour mettre en évidence ce qui les lie. Le dessin et la programmation partagent une utilisation commune de la trace et permettent l’une comme l’autre une approche politique et critique des données.