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Dommages. A propos de l’histoire d’un baiser

Eté 2007, un tableau présenté dans le cadre d’une exposition rétrospective de l’oeuvre de Cy Twombly à la Collection Lambert en Avignon est abîmé par une visiteuse : sur une toile immaculée et blanche de l’artiste, elle dépose un baiser, y laissant la marque de son rouge à lèvres.

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Présentation
Corinne Rondeau, Éric Mézil, Barbara Blanc, Baldine Saint Girons, Céline Flécheux, Denys Riout, Marie Muracciole
Dommages. A propos de l’histoire d’un baiser

Été 2007, un tableau présenté dans le cadre d’une exposition rétrospective de I’ceuvre de Cy Twombly à la Collection Lambert en Avignon est abîmé par une visiteuse : sur une toile immaculée et blanche de l’artiste, elle dépose un baiser y laissant la marque de son rouge à lèvres. La femme déclare alors que ce geste est un geste d’arnour et non de vandalisme. La machine médiatique s’emballe et fait de l’auteur de cet acte l’acteur principal d’une sorte de feuilleton d’été.

Deux ans après les événements, cette publicarion cherche à ouvrir une réflexion élargie et apaisée sur certaines thématiques soulevées par ladite « affaire ». Certains critiques, qui ont défendu la jeune femme, ont suggéré de repeindre le tableau: celui-ci n’était, en somme, qu’un monochrome et n’avait peut-être pas la valeur d’une oeuvre d’art. Ces critiques, largement relayés dans les médias, n’ont pas cherché à prendre en compte le monochrome dans l’histoire de l’art moderne. Du coup, presse et télévisions en ont profité pour dénoncer « l’ineptie » de l’art contemporain. On a traité conséquemment avec bienveillance et humour le geste de cette jeune femme qui, après tout, « n’était pas si grave que cela ». On est allé jusqu’à faire d’elle l’artiste qu’elle qu’elle tentait de devenir en se substituant à l’oeuvre d’une vie.

Un évément de cette importance soulève pourtant bien des questions: celui des expositions d’art contemporain souvent incomprises du public et, aussi, celui de l’espace public. L’enjeu de ce volume est de saisir ce qui n’a pas été compris lors de l’évènement, sans jamais imposer de jugement à l’égard de ceux qui en ont été les acteurs.