L’exposition « Le fil conducteur » à la galerie gb agency, à Paris, présente une installation sonore de Dominique Petitgand qui poursuit son exploration de l’inintelligible et de la censure de la parole.
Le fil conducteur, une installation sonore de Dominique Petitgand
L’exposition a été conçue pour une seule installation, Le fil conducteur, qui occupe tout l’espace des deux salles du bas de la galerie. Cette conception souligne l’aspect total et exclusif du dispositif réalisé par Dominique Petitgand, et l’impossibilité qu’il partage l’espace avec une autre Å“uvre. L’installation, composée d’onze haut-parleurs, accrochés à des emplacements et selon des modes spécifiques, qui diffusent l’enregistrement d’une voix et de sons restituent un montage particulier entre l’une et les autres qui ne peut en effet pas laisser de place, spatialement comme temporellement, à autre chose.
Le titre de l’exposition « Le fil conducteur » est à la fois celui de l’installation présentée et un titre générique qui pourrait s’appliquer aux autres expositions Dominique Petitgand tant il reprend des notions qui traversent l’ensemble de son Å“uvre. Il évoque notamment le thème de l’électricité, lié à certains sons diffusés dans ses dispositifs comme des ondes, des fréquences et des stridences électriques. Il souligne notamment l’idée de connexion récurrente dans la pratique de l’artiste : entre un endroit et un autre, entre le sol et les murs, mais également entre les différentes parties d’un récit pour constituer une histoire.
Avec Le fil conducteur, Dominique Petitgand explore la notion de censure
L’installation Le fil conducteur restitue presque du début à la fin un enregistrement unique d’une personne en train de parler à Dominique Petitgand, lui racontant diverses choses, réfléchissant et riant. L’artiste a appliqué à cette bande sonore le principe de censure, habituel dans son travail mais ici mis en Å“uvre selon des modalités différentes. Les éléments essentiels du discours, qui permettent de comprendre celui-ci, ont été coupés et remplacés par un son électrique de même durée, au lieu d’être simplement laissés au silence. Ainsi la censure, au lieu d’être pure soustraction, devient révélatrice d’autre chose, libératrice de sons. En faisant sonner la trace de l’effacement, Dominique Petitgand révèle ce qui l’entoure, ce qui a échappé à la censure, et le magnifie.