Art Orienté objet, Alain Della Negra, Kaori Kinoshita, François Ronsiaux, Dorota Kleszcz, Sarah Fauguet, David Cousinard
Domesticus
Les artistes mettent ici en œuvre des tentatives de «domestication» comme dans un vain espoir de dompter ce qui, quoi qu’il en soit, nous dépasse systématiquement. Leurs histoires ouvrent ainsi une voie fragile et épineuse qui, au lieu de mener en lieu sûr, nous mènent, à coup sûr, vers des mondes étranges où des crânes de verre provoquent l’hilarité, où des ornements sont hors d’échelle, où un maître goréen contrôle la vie sexuelle de ses esclaves depuis sa chambre.
Art Orienté objet
La persistance déraisonnable à faire de l’art est une installation de taille variable où des têtes en verre, moulées sur celles des artistes du duo Art Orienté Objet, sont maintenues en tension entre sol et plafond dans un dangereux équilibre. Au plafond, un lourd ressort menace d’attirer la tête à lui, au sol un simple aimant magnétique entrave cette force. S’il lâche, la propulsion de la tête la fait s’exploser violemment en l’air contre le tube de métal contenant le ressort, dans un bruit d’autant plus fracassant que la tête est rempli de protoxyde d’azote comprimé.
En se brisant, ce qui nécessite une mise en garde du public, le gaz s’échappe, provoquant l’hilarité des curieux éventuels venus après coup observer les brisures. Montré une première fois au Magasin de Grenoble, cette œuvre, dont la dangerosité n’échappe pas au public inquiet, a témoigné de la déraison manifeste qu’il y a à produire durablement de l’art dans des états extrêmes, l’immersion sur le terrain de recherche étant un des mots d’ordre d’Art Orienté Objet.
Sarah Fauguet, David Cousinard
Il y a un plaisir étrange et tenace à aller à la rencontre d’une Å“uvre, une curieuse exaltation à pénétrer un espace comme on se rend à un premier rendezÂvous, plein d’envie et d’appréhension. Craindre que tout dérape. Espérer que tout nous emporte. Entrer dans une exposition de Sarah Fauguet et David Cousinard apaise instantanément nos craintes esthétiques avant de nous immerger dans le magma d’un monde qui se referme derrière nous. La rencontre tient d’une plongée en apnée dans une eau trouble et épaisse.
Alain Della Negra, Kaori Kinoshita
Markus est un «furry»: l’animal qui sommeille en lui est un chat. Benjamin est un pasteur moderne: il prêche les évangiles dans une église virtuelle. Kris est un maître goréen: il contrôle la vie sexuelle de ses esclaves depuis sa chambre.
Pendant plusieurs mois, les réalisateurs ont sillonné les Etat-Unis à la rencontre d’utilisateurs du réseau social «Second Life». Portraits autour de trois communautés emblématiques du monde virtuel, et première partie d’un diptyque que les auteurs consacrent à ceux qu’ils appellent «les mutants».
François Ronsiaux
François Ronsiaux fait partie de ces artistes à la création protéiforme, exerçant son art sur des thématiques telles que l’ingéniering de la propagande, les idéologies modernes ou les évolutions environnementales. Il se construit aux grés de ses expériences un puzzle ou se mêle le hasard et sa propre recherche spirituelle sur son rapport avec le monde.
Dorota Kleszcz
Après des études aux Beaux Arts à Cracovie en spécialisation peinture et textiles uniques, Dorota Kleszcz crée des installations et performances, et régulièrement dans ses apparitions, investit un lieu et y réalise une installation dans laquelle elle se met en scène. Amorphe est un de ses projets récents où elle construit un environnement visuel et sonore représentant son espace vital dans lequel elle évolue d’une manière symbolique. Amorphe se développe avec le temps et se traduit par plusieurs réalisations: sculptures, peintures, vidéos.