ART | EXPO

Djamel Tatah

14 Juin - 21 Sep 2014
Vernissage le 13 Juin 2014

Les créations de Djamel Tatah associent peinture à la cire, photographie et numérisation d’images qu’il projette ensuite sur la toile. Ses tableaux représentent inlassablement des silhouettes humaines, figées dans des poses emblématiques sur des aplats colorés. A travers ces derniers, l’artiste cherche à exprimer le sentiment de solitude de l’être dans son intériorité.

Djamel Tatah

Le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole présente une exposition monographique de Djamel Tatah qui réunit une vingtaine de peintures récentes, réalisées entre 2012 et 2014 et qui n’ont jamais été exposées auparavant.

Dès sa sortie de l’Ecole des Beaux-Arts de Saint-Etienne en 1986, Djamel Tatah pose les grands principes de son travail qui sont encore aujourd’hui sa signature. Fondés sur la répétition, ses tableaux sont extrêmement mystérieux. Il peint la solitude inhérente à chacun de nous: des représentations d’hommes, de femmes, d’enfants, au teint pâle — presque fantomatique — perdus sur des aplats colorés qui répondent inlassablement à des questions personnelles et politiques.

Ses tableaux sont toujours des grands formats, à échelle humaine, accrochés très bas afin que le spectateur soit dans un jeu de face à face avec l’œuvre. À quelques exceptions près, il fait le choix de ne pas donner de titre à ces œuvres pour ne pas engager le spectateur dans une interprétation narrative ou documentaire univoque.

C’est une peinture très sobre, une peinture qui ne ressemble à aucune autre. Pourtant, elle est traversée par de nombreuses influences. Durant ses études, il se découvre de nombreuses affinités avec l’abstraction américaine des années 1940-1950, la peinture anglaise et allemande des années 1950-1970 et avec l’Arte Povera. Il dit s’inspirer de Boticcelli pour la grâce de ses figures et l’air dans ses tableaux; de Giacometti pour «la tension de ses personnages et l’expression du sentiment de solitude de l’être dans son intériorité.»

Son dispositif de création associe la technique ancienne de la peinture à la cire, la photographie, puis la numérisation des images qu’il projette ensuite sur la toile. Chaque composition est exécutée d’une façon identique. Il réalise des photographies de ses proches dans des poses et des attitudes emblématiques, qu’il leur fait rejouer et qu’il utilise comme banque d’images pour composer ses tableaux.

Comme le souligne Eric de Chassey: «En vingt-cinq ans de pratique de la peinture, Djamel Tatah est resté fidèle à des principes formels posés très tôt et dépositaires d’une intention simple: mettre inlassablement au jour la façon dont l’humanité, incarnée dans des singularités quelconques, peut s’affirmer comme une présence dans le monde.»

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