Fils d’immigrés italiens, Marcel Notargiacomo a grandi dans le quartier populaire des Poulettes à Villeurbanne, où il s’est sensibilisé aux difficultés d’intégration des jeunes issus des milieux populaires. Chanteur, écrivain, mosaïste, comédien formé au Conservatoire d’Art dramatique de Lyon, cet artiste aux multiples talents a décidé de vouer sa vie à répondre par la culture aux problématiques sociales. S’engageant pleinement dans une carrière d’animateur, initiant rapidement des projets culturels à échelle locale ou régionale, Marcel Notargiacomo a posé les assises d’une collaboration efficace entre les secteurs sociaux et culturels, de manière à valoriser les activités des jeunes et à promouvoir les cultures urbaines.
Installé à Vénissieux en 1969, il débute son parcours dans les années 1970 au sein des structures éducatives de Vénissieux (centre culturel Boris Vian, Maison des Jeunes et de la Culture) avant de devenir directeur du service intercommunal de la jeunesse. Mais c’est surtout avec la création en 1984 de sa compagnie «Traction Avant» que Marcel Notargiacomo va trouver les moyens de son ambitieux projet. Dans cette structure expérimentale, lieu de vie et de dialogue, il œuvre au rapprochement de la danse hip-hop avec les institutions, et organise le développement des cultures urbaines, alors en mal de reconnaissance. Visant la professionnalisation, «Traction Avant» concourt directement à la formation et à l’émergence de nombreux danseurs.
Chevalier des arts et des lettres en 1994, Marcel Notargiacomo a également reçu les insignes de chevalier de l’ordre national du mérite en 2009. Pendant plus de quarante ans, il a su porter à bout de bras le projet d’un désenclavement par l’art, par la danse, des quartiers et de leurs populations. Si celui que Michèle Picard décrit comme un combattant acharné et un humaniste au grand cœur s’est éteint, reste que son souvenir et sa lutte restent, en revanche, particulièrement vivaces.