ART | EXPO

Dig

05 Nov - 23 Déc 2011
Vernissage le 05 Nov 2011

Pour sa troisième exposition à la galerie Praz-Delavallade, Dig (littéralement creuser), Analia Saban présente un nouvel ensemble d’oeuvres qui analyse les matériaux d’un point de vue psychologique. Comment se traduit l’expérience de la fabrication d’un objet? Et de quel ordre est l’expérience du spectateur lorsqu’il est en face de celui-ci?

Analia Saban
Dig

Le propos d’Analia Saban est de questionner la construction de l’oeuvre d’art. Elle dissèque et reconfigure les éléments de base en jeu dans la production d’une oeuvre d’art en trouvant de nouveaux assemblages, brouillant les codes et les distinctions entre peinture et sculpture, peinture et photographie, image et objet.

Elle y présente une nouvelle série de peintures-sculptures faites à partir d’encaustique, voire même de ciment les Decant Paintings. S’amusant à sculpter la matière, elle transforme ses oeuvres en récipients à peinture, dans lesquels de grandes quantités de matière s’accumulent au bas des toiles. Le terme Decant (transvaser) est également mis à contribution dans l’installation des oeuvres. Decant (from ceiling) est installée au haut du mur, touchant le plafond, comme si celui-ci avait coulé sur la toile.

Decant (from floor), elle, est posée au sol, appuyée contre le mur comme si le sol et la galerie étaient devenus liquides, comme si la matière était transvasée de surface en surface. Ces deux oeuvres majeures se rapportent aux notions d’archéologie et d’excavation, que ce soit de façon formelle ou métaphorique et soulignent les autres travaux présentés dans l’exposition.

Pour la série Fade Out, le processus de création a beau être différent, les oeuvres n’en sont pas moins ambiguës dans leur construction. Les peintures ont été sculptées à l’aide d’un laser afin d’exposer la tridimensionnalité de la surface peinte. Précédemment, l’artiste s’était également penchée sur la notion de la couleur appliquée à la peinture et à la photographie. Dans la nouvelle série présentée à la Galerie Praz-Delavallade, Analia Saban s’intéresse à la (dé)construction de la photographie.

Ici, l’artiste intervient au dernier stade du processus de développement en interrompant celui-ci dans la chambre noire, tandis que le tirage n’est pas encore sec. Le résultat est une combinaison de photographie et de peinture dans laquelle l’émulsion est utilisée comme un outil de dessin pour faire des marques sur le tirage. Si une oeuvre devait résumer cette exposition, ce serait Photogram with Hand, qui s’intéresse à l’élaboration d’une photographie noir et blanc dans la chambre noire et met en avant le processus de développement d’une image: la chimie, les matériaux en jeu et le temps de pose.

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