Présentation
Marion Daniel
Dieter Roth. Processing the World
Dédiée à l’œuvre complexe, prolifique et novatrice d’une figure majeure de l’art de la seconde moitié du XXe siècle, cette monographie met en évidence les procédures de création de Dieter Roth et la manière dont il les pousse à leurs limites.
Dieter Roth, a vécu toute sa vie entre plusieurs pays, en particulier l’Allemagne, la Suisse et l’Islande et a mis en place des modes opératoires destinés à générer des formes. Dans les années 1950 et 1960, après une formation en Suisse marquée par l’art concret, il développe un travail géométrique d’inspiration constructiviste et typographique. Parallèlement, on assiste chez lui à la destruction de toute tentative formelle.
Dans les années 1960, il réalise sa première «île», un amas de matières informes vouées à se dégrader avec le temps, inaugurant une dynamique de construction-destruction récurrente.
Pour comprendre sa démarche, il différencier le «process» du processus. On parle de «process» dans l’industrie comme d’une succession d’étapes de fabrication. Le processus, suite d’actions ou de procédés, est quant à lui, directement lié dans la création d’une œuvre à la mise en place d’une relation au temps. Ces deux aspects sont présents chez Dieter Roth.
D’un côté, il développe des systèmes dans ses livres ou estampes qu’il épuise par de multiples modifications, reprises, superpositions, destructions. De l’autre, il enregistre le réel construit à l’état brut. Dans une installation telle que Seydisfjördur Slides (1988-1995), il inventorie sous forme de centaines de diapositives toutes les maisons d’une petite ville islandaise, projetées simultanément sur plusieurs projecteurs.
À la fin de sa vie, il expose sans les retoucher ses sous-mains (Tischmatten) puis ses tables de travail. L’attention se déplace alors progressivement depuis le matériau en lui-même vers le lieu et le moment du travail.
Les processus mis en place chez Dieter Roth sont abordés à travers ses dessins et notes préparatoires, archives, livres, montrant par exemple l’exploration d’un même motif à travers des supports différents, mais aussi à travers ses œuvres en deux et trois dimensions. Les archives qui accompagnent ses œuvres tiennent une part importante dans ce projet, témoins d’un esprit particulièrement vif.
Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition éponyme au Frac Bretagne, Rennes, de décembre 2013 à mars 2014.
Avec les textes de: Dieter Roth, Marion Daniel, Catherine Elkar, Camille Paulhan, J. Emil Sennewald.
Sommaire
— Dieter Roth, l’outrepasseur, par Catherine Elkar
— Dieter Roth, Processing the World, par Marion Daniel
— «Je me donnerai le titre d’inventeur…», par Dieter Roth
MUNDUNCULUM
— Dieter Roth, Mundunculum, Ed. Dumont, 1967
— J. Emil Sennewal, «Afterhéroïsme. Digérer la langue de Dieter Roth»
— Dieter Roth, Postface Mundunculum, op. cit.
COPLEY BOOK
— Dieter Roth, Lettre à Richard Hamilton, 19 juin 1962
SNOW
TO EMMET WILLIAMS
PICCADILLIS
SCHEISSE
— Dieter Roth, «Offhand Design»
BLUMENSTRAUSS, BLUMENSTILLEBEN
— Camille Paulhan, «Vivre et laisser mourir…»
SURTSEY
TISCHMATTEN. DIETER ROTH, «MATS»
SEYDISFJÖRDUR SLIDES
— Biographie
— Bibliographie
— Traductions anglaises