Didier Petit a commencé le travail intitulé “Les murs de ma chambre” en 1989. Il s’agit d’un vaste ensemble d’images et d’installations. Les images, photographies et dessins au crayon ou à la mine de plomb, constituent un corpus répertorié des connaissances humaines, vues à travers l’imaginaire d’une chambre close.
Subdivisé en trois parties, ce travail est axé, par projection mentale, sur ce que l’artiste lui-même appelle «représentation autobiographique en négatif». Que ce soit dans un rapport au lieu (Les murs de ma chambre), un apprentissage du savoir (Stéréoscope), ou une tentative d’autodéfinition (État Civil), les œuvres permettent de glisser d’une idée à une autre, et chaque fois de les observer sous plusieurs angles. Didier Petit passe ainsi du dessin à l’installation, de la photographie à l’édition de cartes postales ou de livres.
Tantôt entomologiste, tantôt ethnologue ou encore astronome, Didier Petit s’applique, sujet après sujet, à la construction d’un dictionnaire subjectif, comme autant de périodes d’histoires, de voyages ou de lieux inhérents à sa propre vie. Qu’il s’agisse d’insectes, de plantes, de constellations ou de visages humains, le dessin fait appel à l’imagerie populaire du dictionnaire ou du dessin d’anatomie.
C’est dans la multitude de liens qu’il y a entre le corps et sa monstration, sa mémoire, réelle ou figurée, que Didier Petit élabore sa démarche, attaché qu’il est à construire un lieu ou un objet, avant même de construire le sujet.