François Soulages, Bernard Stiegler
Dialogue d’Atelier avec Bernard Stiegler
Mettre en œuvre un atelier de réflexion sur l’image et la création, telle est l’ambition des Dialogues d’atelier qui ont lieu entre François Soulages, philosophe, et une personnalité de l’image et/ou de la création —poète, historien, philosophe, psychanalyste, écrivain, penseur, artiste, réalisateur, acteur, couturier, etc…
Ces Dialogues d’atelier désirent :
– comprendre et questionner aussi bien la création que l’image matérielle – poétique, picturale, photographique, cinématographique, numérique, etc…—et l’image immatérielle – psychique, mentale, fantasmatique, idéologique, médiatique, etc…
– se demander pourquoi les êtres humains ont un tel besoin ou/et un tel désir d’image et de création pour être avec les autres, pour être avec eux-mêmes, pour être…
Ainsi seront éclairés à la fois une expérience et un doute, une assurance et une fragilité, une conception et une sensibilité, une œuvre et un être, des choses et des mots, des réalités et des images, des réponses et des questions, bref un désir d’image et de création…
L’enjeu en est l’être humain et ses rapports avec lui-même, avec les autres, avec les choses, avec les œuvres, avec le monde, avec l’image, avec la création. Nous le savons par expérience et épreuve dans cette Maison Européenne de l’image et de la création photographiques.
Méthode
Comme dans un atelier de création, comme dans un atelier d’art, comme dans un atelier de philosophie, dans ces Dialogues d’atelier, il s’agit de réfléchir. Et ce, grâce au dispositif du dialogue inventé par Socrate, le but étant d’essayer d’entendre ce qui ne se dit que dans un dialogue. Dialogue entre deux personnes, seulement entre deux personnes : alors, pour un court moment, à elles deux, elles créent un lieu et un temps d’interrogation.
La méthode consiste à articuler écoute, regard et parole.
Ecouter, c’est-à -dire à la fois être à l’écoute des textes, des phrases, des mots, des êtres et surtout des silences et méditer sur des mots, des images, des créations, des œuvres, des désirs d’images et de créations. Entendre et comprendre le non-sens et le sens en train de s’interroger, de se construire, de se faire et de se défaire. Bref, écouter et entendre des êtres, des textes, des choses, des actes et des images.
Regarder les êtres, le monde, les images et les mots. Mais sans les garder comme des gardiens.
Parler : non pas prendre la parole, mais plutôt essayer de risquer la parole dans le dialogue. Parler après l’autre : pour que l’autre parle, pour que l’interrogation s’élève, élève. Etre l’élève du dialogue.
Pour ce faire, il faut prendre son temps et créer son rythme.
Le seul désir est de découvrir des questions neuves et non de retrouver des réponses anciennes.
Par : François Soulages
Avec : Bernard Stiegler, philosophe, directeur de l’IRCAM