Le prix Rubis Mécénat couronne un parcours international : né en 1992 à M’Sila en Algérie, Dhewadi Hadjab a étudié à l’École supérieure des beaux-arts d’Alger, puis à l’École supérieure nationale d’art de Bourges, dont il sort diplômé en 2017, avant d’entrer aux Beaux-Arts de Paris.
Dhewali Hadjab. Des espaces psychologiques
De grands formats, des scènes d’intérieur, des portes ouvertes, des motifs de tapisserie, des lattes de parquet, des couleurs d’ocre, de brique et d’argile… Le style du jeune peintre se fait déjà reconnaître, dans la composition d’espaces à la proximité photographique, aux lignes de perspectives fortes, profonds et inquiétants. On se sent voyeur, face aux Å“uvres de Dhewadi Hadjab, projeté dans des pièces à la familiarité étrange, qui nous invitent et nous repoussent. Ces appartements aux larges fauteuils, aux tapis à motifs, parquetés, avec leurs portes ou leurs fenêtres ouvertes, il semble qu’on les ait vus, sans se rappeler où.
C’est ce qui mène la conseillère en art Marianne Dollo à les qualifier d’« espaces psychologiques ». Il est à parier qu’ils prendront une autre dimension, sous forme de diptyque, à l’église Saint-Eustache.
Dhewali Hadjab. L’homme y a-t-il sa place ?
Les espaces sont si forts que l’homme y semble étranger. Les personnages représentés par Dhewali Hadjab prennent des poses étonnantes, abattues ou désarticulées. Les corps semblent désaxés, mal à leur aise sous ces plans rapprochés.
C’est le mouvement du corps dans l’espace qui devient le sujet de l’Å“uvre, et porte une réflexion sur la place de l’homme dans son espace matériel, dans la connexion de l’intérieur avec l’extérieur. Mais une porte, une fenêtre, ou une ligne de fuite restent toujours ouvertes…