L’exposition « Devoir – Aimer » à la galerie parisienne Jocelyn Wolff dévoile de récents dessins et peintures de Miriam Cahn hantés par la violence de la guerre mais aussi traversés de thèmes plus légers comme la nature ou l’architecture.
Les peintures de Miriam Cahn transmettent la violence de la guerre
La première partie de l’exposition témoigne de la place toujours importante qu’occupe la guerre parmi les sujets d’inspiration de Miriam Cahn. A la violence des conflits en ex-Yougoslavie qui marqua son œuvre dans les années 1990, a succédé celle de la guerre en Syrie. C’est cette violence et les bouleversements qu’elle entraîne que l’artiste suisse met en lumière dans ses tableaux.
Les peintures de Miriam Cahn expriment de façon directe les effets des conflits : les blessures, le désordre généralisé et la confusion intime. Dans ses tableaux comme Desaster, Herumlaufen ou encore Schnell weg! se lisent les traumatismes physiques et psychiques que subissent les personnes fuyant leur pays en guerre. Dans tous, les corps sont nus, signe le plus évident de leur vulnérabilité. Ils se tiennent debout, sur des fonds bicolores où deux aplats unis figurent un environnement vide, passé dévasté ou horizon où l’espoir est incertain.
Des dessins consacrés au porÂtrait, au paysage et à l’architecture
La deuxième partie de l’exposition présente l’œuvre 8 Tage (Raum) : un vaste ensemble de vingt-deux dessins qui a été réalisé en huit jours, entre le 23 octobre et le 15 novembre 2016. Chaque lot de deux, trois ou cinq dessins, accrochés de façon chronologique, représente un jour. Si la réunion des dessins par groupe est invariable, leur ordre au sein de chacun est en revanche modulable, ouvrant ainsi la possibilité de lectures variées qui correspondent à l’instabilité de l’actualité.
Enfin, deux carnets de dessins et une photo retravaillée aux crayons de couleur témoignent de la richesse de l’œuvre de Miriam Cahn qui multiplie les médiums et ne cesse de les revisiter. Une richesse également thématique puisque ces créations portent divers sujets souvent abordés par l’artiste comme le porÂtrait, le paysage, la nature morte et l’architecture pour le carnet de dessins o.t., des sujets qui forment autant d’intervalles de respiration dans une Å“uvre marquée par la violence infligée par la collectivité humaine aux existences individuelles.