Présentation
Sheena Macrea, Frank Lamy, Julien Blanpied
Deus ex machina — Sheena Macrea
Si l’histoire des relations entre art et économie est longue et complexe, avec le déploiement de formes que l’on pourra regrouper rapidement sous l’appellation d’economic art, depuis les obligations pour la roulette de Monte-Carlo de Marcel Duchamp en 1924 jusqu’aux activités entrepreneuriales d’un Fabrice Hyber, elle est également balisée par de nombreuses et importantes expositions.
Pour «Zones de Productivités Concertées», cycle de vingt et une expositions monographiques réparties en trois volets sur toute la saison 2006-2007, il s’agit de déplacer la perspective. En réunissant des univers artistiques qui, à un moment de leur processus, mettent en Å“uvre des questionnements économiques (le travail, l’échange, la production, le stock, l’activité, la fonction, les flux, l’atelier … ), ce n’est pas tant à des développements thématiques que le visiteur est convié, mais à une analyse décalée. L’économie – ses interrogations, ses concepts, sa pensée — y est envisagée comme un filtre critique de certaines pratiques artistiques contemporaines. Les oeuvres des artistes invités ne se situent pas dans un rapport illustratif ou mimétique face à la sphère économique. Complexes et polysémiques, elles dépassent très largement ces notions.
Sheena Macrae s’empare des produits de l’industrie cinématographique et les manipule. Elle maltraite le matériau filmique pour en révéler l’essence. Post-productrice, elle compresse, accélère, diffracte pour mettre à jour les formes standardisées de la narration, les clichés hollywoodiens ou les contraintes économiques sous-jacentes de l’entertainment tout-puissant.