Dessins et Ãœres terek (Espaces vides)

Marta Caradec et Anahita Hekmat
Dessins et Ãœres terek (Espaces vides)

Les travaux menés par Marta Caradec d’une part et par Anahita Hekmat d’autre part illustrent l’enrichissement sur le plan artistique et humain que représente l’expérience d’être reçu dans une résidence artistique: ce sont en fin de compte leur vision de Budapest, qu’elles ont chacune explorée pendant un mois, qu’elles nous offrent aujourd’hui dans cette exposition.

Anahita Hekmat

Anahita Hekmat développe un travail vidéo et installation sur le voyage, voyage en résonance avec la mémoire mythique dont sont chargés certains lieux et même parfois certains êtres. La question de l’espace est un aspect qui préoccupe l’artiste et plus particulièrement les façons d’expérimenter des dispositifs qui l’ont amenée à explorer divers processus de collaboration avec d’autres artistes, à questionner la place du spectateur et la contextualisation des images produites.

Ces films révèlent un passage entre plusieurs mondes: du monde réel qu’ils traversent à des mondes plus oniriques parfois peuplés de présences plus ou moins réelles, voire fantasmatiques, en tout cas souvent en voie de transition dans un espace/temps différé où le mythe pénètre la réalité et où le temps fondamental se superpose au temps chronologique.

Marta Caradec

C’est dans l’intention de développer son Dictionnaire du Monde que Marta Caradec part en résidence à Budapest en 2010. Le Dictionnaire du Monde a été initié la même année à Strasbourg et à Katowice (Pologne) et suit ce principe: Marta Caradec commence par travailler à partir de cartes anciennes choisies pour leurs particularités graphiques, qu’elle accentue, retravaillant les motifs et les couleurs à la gouache.

Sa formation initiale en joaillerie n’est sans doute pas étrangère à la minutie et au sens du détail qu’elle déploie dans ces compositions. Ensuite, ces cartes sont découpées, les morceaux deviennent des «détails» ou des «extraits» de l’œuvre originale. Chaque morceau est inséré dans un livre, choisi par l’artiste parce que le titre comporte le mot «monde».

Le livre est vendu en librairie (trois librairies indépendantes sont partenaires du projet: une à Strasbourg, une à Katowice, une à Budapest); celui qui l’achète est invité, en échange du «détail» du monde qu’il s’est vu offrir, à envoyer une carte postale à l’artiste, où il aura préalablement inscrit une définition du mot « monde » trouvée dans le livre acheté…