ART | EXPO

Dessins de 1981 à 2001

07 Mai - 07 Juin 2008
Vernissage le 07 Mai 2008

L’ensemble des dessins d’Antony Gormley prend la forme d’un grand laboratoire où l’artiste explore la texture et la porosité de ses supports papier - il les fabrique le cas échéant -, autant qu’il multiplie les matériaux comme le café, la chicorée ou encore le sang. Chaque dessin est une expérience unique, basée sur la prégnance et l’interaction de matières insolites.

Antony Gormley
Dessins de 1981 à 2001

La Galerie Thaddaeus Ropac a le plaisir d’annoncer sa première exposition de dessins d’Antony Gormley. Elle rassemblera des Å“uvres des vingt dernières années en reflétant la diversité des matériaux employés, depuis les compositions en terre et parchemin de peau de lapin des années 1980, jusqu’aux techniques mixtes les plus récentes, en passant par le pigment, l’encre et le café sur papier des années 1990.

Le mode opératoire est tout aussi déterminant que le matériau dans l’appréhension des dessins d’Antony Gormley. Il ne s’agit nullement d’études ou d’esquisses pour des sculptures, mais d’une véritable méditation plastique autonome, sur la création, l’inspiration et le cheminement même de la pensée artistique. Les formes embryonnaires tiennent une grande place dans son Å“uvre graphique, qui devient une sorte de germoir à idées, mais aussi de laboratoire où l’artiste évalue la force et la validité des superpositions de matériaux.

A bien des égards, les dessins de Gormley semblent dévoiler les rouages de ses sculptures. La frontière entre dedans et dehors devient poreuse et le spectateur aperçoit les liens compliqués qui unissent les matériaux au contenu visuel. « Les substances que j’utilise pour dessiner ne doivent pas aller de soi », explique Gormley. « Le noir de fumée, le noir animal, la caséine, l’huile de lin, le lait, le sperme, le sang, le café, la chicorée, la terre, la laque, le vernis ont tous des propriétés différentes, provenant du corps ou de la terre, d’un organisme végétal ou animal. Leur réactivation ne les rend pas anodines ».

Si les techniques employées pour déposer des traces à la surface des dessins ont une signification particulière, il en va de même pour le choix des papiers. Gormley utilise du papier fort, de qualité aquarelle, ou alors, il le fabrique lui-même avec des fibres en tout genre : chiffon, paille, ou autre. Ce support remarque Anna Moszynska, devient « le semis naturel ou substrat géologique où s’installera l’image ». L’artiste cherche à provoquer une tension entre la matière du support et celle de la surface. Le rapport entre substance et surface s’entrecroise avec les idées sous-jacentes et le contenu iconographique. « Je pense qu’il y a une tension. Je voudrais qu’il y en ait une. Ensemble, elles créent un maillage où certaines idées et émotions peuvent rester piégées ».

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