Communiqué de presse
Gérald Panighi
Dessins
La pratique du dessin de Gérald Panighi doit beaucoup au ready made. Il utilise des vignettes, des transferts, des tatouages, qu’il installe au milieu de grandes pages de papier usagé, tâché, jauni. Les images qu’il recycle sont issues en général de la culture populaire, des mass-medias, de la bande dessinée. Son travail consiste à augmenter la figure de ces objets visuels trouvés, à leur conférer la plus-value d’une autonomie nouvelle, par le biais, plutôt que d’un détournement, d’un contournement.
Il débute par un tri, une sélection d’images dont la plupart sont issues de la bande dessinée des années 60. Il s’approprie des personnages qu’il reporte ensuite à l’aide d’un calque. Réalisés au crayon, rehaussés d’aquarelle ou d’huile, ils prennent vie sur la feuille où ils sont parfois accompagnés d’aphorismes.
Perdu dans le vide, le trait fin et délicat devient fragment, instant de vie absurde qui, en mêlant au familier l’incongru, fait jaillir une inquiétante étrangeté.
Ses dessins portent la trace, l’empreinte de leur réalisation. Les tâches, les auréoles, les marques de mains ou de coudes entourent la figure d’une pâte supplémentaire, insistent sur le motif. La surface de la feuille accidentée, le papier légèrement froissé, voire gondolé porte aussi les cicatrices de son passage dans l’atelier, comme autant de marques du temps. Ces accidents rompent avec la mécanique du claque et les contraintes de travail que s’impose l’artiste, ils constituent la matérialité même du dessin.