Tony Cragg
Dessins
L’artiste conçoit ce corpus d’oeuvres comme une mise en question de ces choses que l’oeil ne peut voir, comme une mise en perspective des différentes façons d’appréhender un objet dans l’espace. Ce n’est pas tant la solidité caractérisant l’objet qu’il s’attache à cerner, mais bien plutôt l’énergie qui en émane, les molécules irradiantes qui se répandent aux alentours de la forme solide et l’environnent. « Je vise la qualité physique des objets, les formes et les ondes d’énergie qui circulent autour de toutes choses, le savoir autre qui procède de cette arène-là , et je suis fasciné de voir l’espace ainsi empli de tant de charges invisibles. »
Tout au long de son parcours d’artiste, Tony Cragg a réalisé des dessins. Sa pratique est directe, intensive avec bonheur, intemporelle et intime. Il a abordé le dessin à la fin des années soixantes, l’a repris vingt ans plus tard, et à présent il réalise régulièrement des oeuvres sur papier en utilisant soit la mine de plomb, soit l’aquarelle rehaussée d’encre. Cette exploration sur papier est pour lui un moyen de partir en quête d’un savoir particulier, une voie permettant de comprendre des procédures purement graphiques qui clarifient l’orientation de son travail en trois dimensions.
«On peut tout résoudre en procédant de cette façon. C’est là le grand avantage… tout devient légitime » Sachant la fascination de l’artiste pour la texture de la surface d’une sculpture, on notera que cet intéret pour l’épiderme est apparu dans ses premiers dessins comme une sorte de nouvelle couche ou de nouveau motif venant presque se superposer à la forme elle-même. Dans ses travaux les plus récents, ce n’est pas tant le physique en soi qui intéresse Tony Cragg, mais plutôt la myriade de choses que génère une forme donnée, les propriétés invisibles qu’il capte sur le papier avec son crayon.
critique
A rebours