DESIGN | CRITIQUE

Design & Archétypes

Vernissage le 26 Jan 2008
PAnne Bony
@16 Fév 2008

Le showroom Haute définition inaugure en 2008 un cycle d’expositions, basé sur une réflexion en quatre temps autour de l’objet design. La première propose une identification des archétypes, comme permanence des formes anciennes et point d’ancrage guidant les designers dans le sens de la modernité.

Par définition, un archétype est, en littérature et en philosophie, un modèle général représentatif d’un sujet. L’archétype n’est pas défini d’après des moyennes mais d’après les caractéristiques intrinsèques et identitaires, communes à tous les sujets particuliers affiliés au sujet général.

Pour cette exposition, la galerie Haute Définition a l’ambition de montrer des exemples en design d’objets dont l’évidence archétypale aboutit à une justesse de forme qui soit universelle voire intemporelle.
Un vase, une chaise, une lampe, une cocotte… Tous sont identifiables dans leur fonction. Evidente permanence de l’objet qui semble avoir toujours existé. Car l’archétype bien fait, selon le designer Philippe Starck, « ne parle pas du passé (…) » mais « d’une mémoire continue, non datée» .

Une exposition en hommage, donc, à l’objet fondateur des premières heures de la civilisation : le bol, la cuillère, le couteau… Prototypes fonctionnels basés sur une forme à la séduction abstraite et universelle, ces objets d’hier ou d’aujourd’hui — peu importe — sont le fruit d’un travail de synthèse et de réflexion mis en avant par le designer.

Chaque objet est crédité du nom de son auteur : Timo Sarpaneva, Konstantin Grcic, Ettore Sottsass, John Pawson, Michele de Lucchi, Achille Castiglioni, Enzo Mari, Naoto Fukasawa etc. Des designers qui, quoique enracinés dans des territoires distincts, redéfinissent l’objet dans sa simplicité archétypale. Ils imposent une évidence fonctionnelle qui est la base du design industriel, propagé depuis les années 1930, à l’exemple du Bauhaus, de l’école d’Ulm et du design américain.

Certains modèles fondamentaux sont encore en production, d’autres issus de la mode et des tendances ont disparu. Dans le showroom de Haute Définition, la galeriste Sabine Sautter offre la possibilité d’acheter des objets encore disponibles à la vente ou épuisés, appartenant au système de fabrication industriel ou artisanal. Ils ont la valeur simple du rapport du travail et de sa production, chargé d’un coefficient honnête de collectionneur — avec ce supplément d’âme, lié au nom du designer, qui provoque l’admiration et l’envie de posséder. La fourchette des prix oscille entre 100 à 6000 euros.

Cette vision, ce discernement, ces objectifs, Sabine Sautter les porte depuis longtemps. Avec l’ouverture de Haute Définition « design collector », elle concrétise enfin la relation à l’amateur, en créant un espace de dialogue honnête autour de l’objet design, sa passion. La présentation est claire et précise, et pour chaque objet est spécifié son état de production et le nom de son créateur.

AUTRES EVENEMENTS DESIGN