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Design et Cuisine

Un acte fondateur de la cuisine : le geste, représenté ici dans ses déclinaisons les plus variées : préparer, égoutter, mesurer, couper, découper, écraser, râper, fouetter, saisir, cuire, gratiner, mijoter, servir, présenter, réfrigérer, mélanger… Ces actions génériques sont constitutives du rituel culinaire depuis toujours et sont à la fois le point de départ et le principe organisationnel de l’exposition.

Certains aliments sont également proposés, ingrédients nécessaires à la cuisine raffinée. Le choix se porte sur la pâte haute-couture de la famille Cornand de Saint-Etienne, le sel-poivre, la truffe ainsi que les huiles et les condiments japonais introduits grâce à la collaboration de Kaoru Urata.

Comme souvent chez Haute définition, le designer est mis à l’honneur pour son engagement innovant au service de l’objet de cuisine depuis les années 1960. Son nom apparait, valorisant sa démarche créative, décelable dans le dessin d’une salière ou d’une cocotte. Un travail comparable au design d’une voiture, dans la recherche ergonomique et la résistance des matériaux.

La sélection, résolument européenne, réunit Enzo Mari, Ettore Sottsass, Joseph & Joseph, Jasper Morrison, Björn Dahlström et Matali Crasset. Le Pays du soleil levant, lui, est représenté par le designer Sori Yanagi, figure emblématique du design industriel japonais, père du célèbre tabouret Butterfly.

Les objets,  nombreux (300 en tout), exposés de façon thématique, déroulent devant nos yeux une esthétique rigoureuse, qui rappelle l’exigence de mouvements tels que le Bauhaus ou l’école d’Ulm. Le dialogue forme-fonction est rigoureux, parfois adouci de poésie et d’humour. La sensualité des objets de bois, d’aluminium, de caoutchouc flatte la main, organe nécessaire pour opérer l’alchimie culinaire.

Livre de recette, objet de la cuisine et aliment sous forme de kit complètent la proposition de la galerie. Des textes, des interviews de personnalités des arts culinaires permettent également de mieux comprendre la beauté du geste, la qualité du goût et d’entrer subrepticement dans cet art de vivre.

Ces objets, présentés comme des bijoux précieux, à la lumière de spots, sont à vendre. Ainsi, il est possible de s’offrir un porte-huile d’Andrea Branzi, un couteau-pelle de Matali Crasset, des couverts à salade de Konstantin Grcic, une râpe à fromage d’Enzo Mari…Les prix sont abordables et varient de 20 à 400€, une politique bien éloignée de la démarche des galeries design ou des galeries vintage.

Le design chez soi est rendu possible grâce à cette sélection rigoureuse et engagée de la galerie Haute-Définition, une possibilité simple et assumée, loin des pistes brouillées par les marques des fabricants.

 

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