ART | EXPO

Design contre design

26 Sep - 07 Jan 2008
Vernissage le 26 Sep 2007

Design contre design propose de confronter des objets et des meubles de l’environnement domestique de la révolution industrielle à nos jours

Communiqué de presse
Design contre design

Plutôt que de raconter une chronologie aujourd’hui trop complexe, elle met en parallèle, juxtapose, propose des courts circuits dans le temps destinés à créer la surprise et des dialogues entre les choses.

L’exposition débute par des rapprochements formels : la droite et la géométrie, la courbe et le biomorphisme, jusqu’aux jeux avec la forme qui conduisent au déséquilibre, au difforme à l’informe. Un escalier-tabouret de bibliothèque dessiné par Joseph Hoffmann en 1903 comparé à une oeuvre de Sol Lewitt, un canapé de Dannhauser en bois (1825) juxtaposés à une chaise longue « bubble » en carton ondulé de l’architecte Frank O.Gehry de 1979 permettent de s’interroger sur les rapports des formes et des techniques. C’est pour un salon néo-rococo, que Thonet a dessiné ses premières chaises qui sont devenues les « chaises bistrot ». Et que le fauteuil dit Wassily de Marcel Breuer (1925) doit plus sa forme aux phantasmes nomades de la bicyclette et de la chaise de camping du 19° siècle qu’à un « bon design ».

L’exposition s’intéresse ensuite aux influences du contexte sur la création industrielle : comment ce qui environne l’objet peut lui donner corps, de l’usager lui-même – l’être humain – à la nature prise sous ses diverses formes. De la Donna de Gaetano Pesce au Fantôme de Roger Tallon, l’objet devient un double, un partenaire. Les végétaux donnent leurs lignes ou leur image. Les animaux se laissent domestiquer en bars, consoles, voire en sièges. Des grottes baroques aux tapis de Piero Gilardi le minéral lui même donne sa note qui nous relie à nos ancêtres les Flintstone. L’objet, récupéré depuis Duchamp, contribue aussi à la création. Des fauteuils russes «retour à la terre » de 1880 aux accumulations des frères Campana ou de Stuart Haygarth, l’objet industriel ou de rebut connaît une nouvelle vie.

Des meubles architecturés aux meubles habitacles, la différence s’établit entre l’objet inspiré par l’architecture et l’objet qui se veut architecture. Cabinets classiques de Piero Fornassetti, Tours d’Ettore Sottsass, «Coucher de soleil sur Manhattan » de Gaetano Pesce jouent avec les proportions et nos fantasmes de Gulliver. Mais dès que le siège devient coque, que le canapé se replie sur lui même, il crée une enveloppe protectrice qui nous isole et nous protège. Du siège coque Biedermeier à la sphère d’Eero Aarnio au lit clos des frères Bouroullec, se lit une tendance vers l’habitacle partagée par nombre d’artistes ou d’architectes contemporains.

Temps de respirations, les deux rotondes qui servent d’articulation aux galeries évoquent la persistance des styles occidentaux ou exotiques autour de quelques pièces phares comme le bureau Cinderella Jeroen Verhoeven, le radiateur en rinceaux de béton de Joris Laarman ou le canapé éclaté de Robert Stadler.
Trois pièces monumentales ancrent le parcours : un banc Iceberg de Zaha Hadid, la chambre utérus de l’atelier Van Lieshout et une Visiona de Verner Panton.

Commissariat : Jean-Louis Gaillemin, maître de conférences à l’Université Paris IV, Sorbonne.

critique

Design contre design. Deux siècles de création

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