Des voisinages

Stéphane Calais, Marc Chaumeil, John Coplans, Philippe Decrauzat, Florian Faelbel, Pierre Faure, Ulla Frantzen, Charles Freger, Raymond Hains, Véronique Joumard, Valérie Jouve, Tony Long, Mireille Loup, François Morellet, Jean-Luc Moulène, Jürgen Nefzger, Walter Niedermayr, Natacha Nisic, Orlan Xiao Fan Ru, Nathalie Talec, Yves Trémorin, Heidi Wood, Erwin Wurm
Des voisinages

Dans le cadre de la diffusion de sa collection, le Frac Ile-de-France souhaite investir, chaque année, un quartier ou un lieu emblématique de Paris et sa région. Pour sa première édition intitulée «Des voisinages», nous avons choisi d’inscrire cet itinéraire dans un quartier du 19e arrondissement, celui du Plateau.
Le choix du quartier comme lieu et place de l’exposition repose sur l’idée qu’il constitue le moyen terme entre ce qui est le plus intime (chez soi) et le plus inconnu (l’extérieur). Zone d’appropriation, le quartier s’envisage dans la continuité entre l’espace privatif du logement et la sphère publique. Il est le territoire apprivoisé où s’expriment certains petits rituels du quotidien.

L’exposition «Des voisinages» présente des Å“uvres d’art issues d’une collection publique – celle du Frac Ile-de-France – dans des contextes familiers: chez des commerçants, dans des lieux publics, ou chez des particuliers. Sortir des lieux dédiés à la présentation d’œuvres d’art (musée, centre d’art) nécessite de se reposer la question du lieu de visibilité des Å“uvres et de leur sens. Comment dialoguent-elles avec leur environnement immédiat?
Une négociation entre les contraintes des lieux, ce que disent les œuvres, notre souhait, et le désir des habitants est d’autant plus nécessaire que ces derniers ont eux-mêmes leur propre regard sur les lieux qu’ils ont investis.
Ce sont donc ces voisinages, ces relations et ces histoires singulières qui se construisent ici le temps de l’exposition.

«Des voisinages», également parce que la sélection d’œuvres met en avant les allers et retours existant entre le privé et le public, le singulier et le collectif. Les frontières toujours plus poreuses entre ce qui épouse le quotidien et ce qui relève de la question publique sont ainsi envisagées. Subrepticement, de manière très visible en s’inscrivant dans les pratiques et les habitudes, ou en les détournant, les œuvres tentent une confrontation ou une inscription dans ce quotidien.
Le premier ensemble se fonde sur l’élaboration, le détournement ou l’appropriation d’un langage – du signe au discours: Stéphane Calais, Marc Chaumeil, John Coplans, Florian Faelbel, Pierre Faure, Jean-Luc Moulène, Xiao-Fan Ru, Heidi Wood…
Le second s’attache à certains aspects formels et structurels liés à la construction des espaces (intérieur/extérieur). Ces propositions se caractérisent aussi bien par un travail sur l’urbanisme, sur le paysage que sur des propositions abstraites, ou relevant d’une expérience plus intime. Formes et concepts pour un jeu de construction: Véronique Joumard, Tony Long, François Morellet, Jürgen Nefzer, Walter Niedermayer, Natacha Nisic, Nathalie Talec…
Notons également que, dans le cadre de cette première édition, cinq artistes sont invités à produire une œuvre in situ:
Stéphane Calais réalise un projet signalant les lieux participant à cet itinéraire;
Pierre Faure conçoit une série de portraits vidéo réalisés lors de rencontres avec les habitants;
Véronique Joumard parasite les habitudes des clients d’un café voisin;
Nathalie Talec intervient le soir du vernissage lors d’une performance qui ouvre le parcours
Natacha Nisic prolonge son exposition «Haus / raus-aus» hors des murs du Plateau en investissant certaines façades du quartier.

Cette proposition invite également au plaisir de la découverte. Le promeneur trouvera sur son passage des indices qui participeront à la construction d’un point de vue renouvelé.