Rachid Ouramdane
Des témoins ordinaires
Oublier, nier, se souvenir, revivre, certes, mais selon quelles modalités, avec quels outils, par quels canaux de la remémoration ? Pour répondre à ces questions, Rachid Ouramdane a rencontré une douzaine de personnes qui, toutes, ont été confrontées à une violence qui les a poussées à s’exiler, à se réfugier, ailleurs, loin. Venues du Brésil, de Tchétchénie, du Rwanda, de Palestine ou encore du Chili, elles ont choisi d’aller au-delà de leur statut de victime pour témoigner.
En complicité avec la vidéaste et documentariste Jenny Teng, Rachid Ouramdane les a filmées, les a écoutées, conscient qu’il les replongeait dans leurs épreuves. Les récits et les images de ces « témoins ordinaires » constituent le premier matériau du spectacle dont s’emparent les corps des cinq interprètes que l’artiste convoque sur scène.
Faire le portrait d’individus ayant connu la torture, c’est partir en quête d’une forme impossible. Quels gestes, quels sons, quelles images, quelles positions trouver pour raconter et incarner ce qui, de l’expérience et du souvenir de la violence, s’est peu à peu sédimenté ? Des formes forcément délicates, éclatées, fugaces, comme si les mouvements et les images avaient du mal à se concrétiser sous l’impact de la violence qui revient du passé.
Effets de brouillard, de disparition et de réapparition, de métamorphose, d’étrangeté envahissent ainsi le plateau pour rendre compte de ces témoignages et en transmettre l’atroce banalité.
Horaire : 18h du 19 au 22 juillet, le 24 juillet et du 26 au 28 juillet. 14h30 du 20 au 22 juillet.
Durée : 1h15
— Conception : Rachid Ouramdane
— Interprétation : Lora Juodkaite, Mille Lundt, Wagner Schwartz, Georgina Vila Bruch, Yeojin Yun
— Scénographie : Sylvain Giraudeau
— Vidéo : Jenny Teng, Nathalie Gasdoué
— Musique : Jean-Baptiste Julien
— Lumière : Yves Godin
— Costumes et maquillage : La Bourette