Alors que depuis 2006, et plus encore depuis cet été, de sérieuses menaces de fermeture pèsent sur la Haute Ecole d’Art de Perpignan (HEART), les étudiants se sont mobilisés sur la toile pour faire passer leur message de protestation, en se mettant en vente sur des sites d’enchères en ligne. Pour réagir avec humour à cette situation dramatique et alerter l’opinion publique du sort que l’on réserve à l’HEART, des étudiants ont tout bonnement décidé de se mettre en vente sur ebay.fr ou leboncoin.fr. Pour des sommes allant de 1€ à 6 000€, ils se vendent en tant que meubles, dénonçant la course à la rentabilité, dont leur école semble la victime, et l’argumentaire commercial qui étouffe la créativité, et d’une manière plus large, la culture.
Concrètement, la Haute Ecole d’Art de Perpignan n’accueille pas à la rentrée de nouveaux élèves en première année, pas plus qu’elle ne permettra aux étudiants de cinquième année de mener à bien leur scolarité et d’obtenir un DNSEP. La municipalité justifie ces décisions drastiques par le manque de candidatures confirmées, ainsi qu’un mauvais rapport du Ministère de l’Enseignement supérieur. Leurs détracteurs avancent bien plutôt un motif politique: l’école coûte en effet à la mairie la somme de 880 000 euros par an, une subvention que les pouvoirs locaux chercheraient à se réapproprier.
Dans une lettre ouverte, les enseignants ont répondu à Michel Pinell, actuel adjoint à la culture, auprès du maire Jean-Marc Pujol, en mettant en avant les sacrifices qu’ils ont déjà concédés. Les coupes budgétaires ont déjà eu raison en effet des ambitions matérielles des étudiants, condamnés à faire avec des moyens réduits, et ont mené au non-renouvellement des postes de professeurs. Ils dénoncent également une lecture partielle et partiale du rapport ministériel en question, qui soulignait par ailleurs l’unicité de l’HEART dans le paysage des écoles d’art et l’excellence de ses diplômes de fin d’année.
Avec ce buzz, les étudiants espèrent attirer l’attention des autorités publiques et des associations culturelles, et porter une forme originale d’activisme. Précisions à cet égard que leur stratégie de harcèlement, déjà payante en 2006, se solde ici par la diffusion du numéro de Monsieur Pinell au sein de leurs annonces…
Lien vers la pétition de soutien: cliquez ici.