Communiqué de presse
Clémence Torres
des équilibres
L’exposition «des équilibres» est avant tout un dialogue entre le corps-mesure de l’artiste, celui des spectateurs et le lieu d’exposition. L’espace est ici appréhendé par son squelette architectural (murs, surfaces, volumes, dimensions, perspectives). C’est à partir de cette structure, et de ses usages, que Clémence Torres déploie ses interventions qu’elle nomme «gestes»: des actions en contexte qui habitent et questionnent l’environnement dans lequel elles surgissent.
Convoquant un vocabulaire formel épuré, qui rappelle les univers industriels et hospitaliers, les œuvres de Clémence Torres, faites de métal, de verre et de miroirs, répondent à des dimensions précises. Sculptures et installations ont pour échelle commune celles de leur créatrice (mensurations, envergure, brassée, niveau du regard). Se répondant et se citant, ces œuvres mesurent et interrogent de leur métré inédit l’espace d’exposition, projetant et arpentant sur l’architecture la toise d’une individualité physique.
Empreintes de tensions et d’équilibres précaires, de fausses perspectives, de jeux de miroirs, transparences et opacités, les interventions in situ de Clémence Torres investissent et restructurent les lieux. C’est à l’intérieur d’un espace contraignant, barré de poulies et ponctué de toises que le spectateur est invité à entrer.
La déambulation est complexifiée, entravée, rythmée par les éléments environnants. Pris dans cet espace, le spectateur est, comme l’indique l’artiste, «désavantagé par les courbes limitrophes, précarisé par des lignes de contraintes».
C’est à travers l’expérience sensible de ce corps happé, contraint et modulé par son environnement que l’espace se dévoile dans ses mécaniques, ses stratégies et ses logiques.
Au sein du triple jeu, contextes, contraintes et perceptions, les œuvres de Clémence Torres appellent à définir une nouvelle grammaire de l’espace qui prend pour étalon nos propres physicalités dont les différences peuvent ici se rencontrer, se heurter ou dialoguer.