La grande salle de galerie accueille pour la sixième exposition personnelle d’Andres Serrano une cinquantaine de portraits témoignant de la diversité des États-Unis. Coïncidence du nombre ou rappel des différents états du pays ?
Comme un préambule à ce qui va suivre, Blood on the Flag devient le symbole d’un pays meurtri par les événements du 11 septembre 2001. Ce drapeau maculé de sang fait écho aux photographies extraites de la série « America » réalisée au cours des trois dernières années.
Personnalités et anonymes prennent place dans une mixité de catégories sociales, de religions et de races. Les cadres noirs qui les entourent, isolent chaque individualité tout en l’associant à sa voisine. Caricatures, personnages en costumes mis en lumière. Tous égaux devant le préjudice subi, ces figures américaines se transforment aussi en icônes contemporaines, en personnages universels.
Regard critique ou compassion pour toutes ces personnes qui semblent détachées de cette réalité ? Andres Serrano nous place une fois encore devant des prises de vue esthétiques, distanciées et sans émotions apparentes pour mieux nous confronter à autre chose. Retour en arrière, arrêt momentané sur les séries « The Morgue » ou « History of Sex » présentées en 1992, et en 1997. Typologie de l’Être, dissection du monde qui nous entoure et que nous regardons parfois avec indifférence. Retour sur une humanité perdue dans un flot d’images qui nous submerge.
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