Jeppe Hein, Ulrik Weck, Joachim Koester
Dépaysage
L’exposition s’inscrit dans le cadre de Collections D’automne proposant, de septembre à décembre 2009, un vaste panorama des activités des Fonds régionaux d’art contemporain membres de l’association Platform.
Investissant le Parc d’Ornano qui jouxte le Frac Basse-Normandie, Jeppe Hein présente quatre nouveaux bancs, de sa série Modified Social Benches. Ces bancs, proches des bancs de jardin public, sont altérés et transformés en objet, entre œuvre d’art et mobilier urbain (dys)fonctionnel. Le public est invité à s’asseoir sur ces formes atypiques, cet acte devient alors un effort conscient et physique suscitant l’échange entre les usagers et les passants.
Dans l’espace d’exposition du Frac, Ulrik Weck est invité à produire une œuvre où le paysage est mis en perspective en détournant certaines références de l’histoire de l’art. L’artiste utilise comme motif la nature, très présente dans l’art danois, et joue sur les perspectives en décadrant ce paysage. Le mur d’exposition se fait le support d’un cadre doré, troué en son centre, offrant une vision chaque fois différente des végétaux suivant le point de vue. D’une certaine manière, le paysage représenté est vivant grâce à cet environnement artificiel qui ne le fige pas contrairement aux peintures traditionnelles.
Joachim Koester interroge la transmission du savoir et du vécu à travers l’exploration de territoires sur les traces de personnages réels ou fictifs. Les photographies visibles dans l’exposition ont été prises en Transylvanie, l’artiste y a suivi les traces de Jonathan Harker, protagoniste du roman le plus célèbre de Bram Stoker, Dracula. Les images de paysage issues de cette expédition dépassent le domaine visuel pour s’étendre à celui d’une lecture mentale.
Le parcours entre les différentes œuvres interpelle sur le rapport au paysage, à la nature et à l’environnement de façon générale. Le paysage parle «dans les langues que nous lui prêtons» (Joachim Koester)