L’exposition « Dendromorphies – Créer avec l’arbre » à l’espace Topographie de l’art, à Paris, célèbre la figure de l’arbre à travers les Å“uvres de seize artistes contemporains. Collages, dessins, photographies, sculptures, vidéos, et performances attestent de l’importance du rôle que continue de jouer l’arbre.
La figure de l’arbre est fortement présente dans le champ de l’art contemporain
L’arbre a de tout temps inspiré les artistes, des représentations mythologiques et bibliques aux œuvres modernes d’Henri Matisse ou de Paul Klee qui en fait dans Théorie de l’art moderne l’objet d’une parabole démontrant la nécessaire liberté de l’artiste. L’exposition a pour but de démontrer combien cette figure est toujours fortement présente dans le champ de l’art contemporain. Les œuvres réunies offrent un panorama des multiples interprétations et utilisations plastiques du thème sylvicole.
Le grand collage mural de Sara Conti intitulé Genesi (Genèse ») perpétue la conception classique de la figure de l’arbre en tant qu’« arbre de vie ». Comme les autres fresques qu’elle crée, pour ensuite les coller dans les rues ou des lieux d’exposition, elle a été dessinée sur ordinateur puis imprimée sur papier. Tel un polyptyque, l’œuvre fait fusionner des corps humains et des arbres dans un échange érotique et procréateur. Le végétal devient le symbole de la fertilité.
De la figure classique de l’arbre de vie au détournement : de multiples interprétations plastiques de l’arbre
La notion d’« arbre de vie » est également présente dans les manipulations photographiques d’Iris Crey, dans le dessin sur papier d’aluminium souple de Clorinde Coranotto et dans la large composition d’Aurélie Gravas, sobrement intitulée Arbre et constituée de papiers découpés, peints ou dessinés à la bombe aérosol, à la craie, au fusain ou à l’huile.
L’installation Racines d’Askhat Akhmedyarov présente un ensemble d’arbres morts plantés à l’envers dans des bacs en bois contenant de la terre. En renversant la position de l’arbre, c’est un renversement plus large qui est opéré : celui de la conception du monde, des conventions, de l’histoire. Les sculptures Floride et L’Arbre qui pleure Laurent Perbos détournent l’esthétique de l’arbre. La première offre une représentation ironique du paysage balnéaire standardisé en reconstituant un palmier à l’aide d’étais de soutènement et de « frites » en caoutchouc coloré utilisées dans les piscines. Dans la seconde, un ensemble de troncs faits de tuyaux de caoutchouc, l’eau devient la sève, ramenant l’arbre à son statut de fondement vital.