Etienne Rey
Delay
Installation en expansion jouant de l’espace, de la matière, de phénomènes biologiques et de la pensée, système à la croisée des choses et des êtres, Delay~ se déploie pour habiter des espaces. Elle est constituée d’éléments vibratoires, de lumières, d’eau, de sons.
Cette installation amplifie, transmet, les relations sensibles qui coexistent pour mettre en liaison les choses et les êtres. Au croisement de la matière, des sens, et de la pensée, cette pièce est à la fois univers et organisme.
L’espace est l’ordre des choses qui coexistent, Leibniz
Delay~ habite les espaces. Des fils tendus comme une toile d’araignée, créent un réseau spatial. L’installation se déploie dans les lieux et intègre les volumes, les espaces existants, pour rentrer en résonance avec eux.
A ces structures sont amarrés des éléments, connectés ou séparés, en fonction des réseaux : boules de verre remplies d’eau, miroirs, aimants… ce sont des aériens. Immobiles ou en mouvement, ils pointent vers le sol par leur masse mais restent néanmoins en suspension. Les moteurs sont les aimants, ce sont eux qui, par variation du champ magnétique, génèrent ce mouvement et font osciller la structure filaire aérienne.
Tous ces éléments aériens en suspension sont mus par la liaison qu’ils entretiennent avec le sol. Les variations qui en découlent illustrent par la génération de mouvements vibratoires, oscillatoires, les relations qui coexistent entre les pièces qui composent l’installation.
Au sol reposent différents volumes : certains sont sonores, d’autres lumineux, mobiles ou immobiles… L’ensemble des éléments se compose, s’organise, en suivant des principes de liaisons qui marquent des points d’impact, des chemins de connexion entre éléments concomitants ou distants.
L’origine des mouvements trouve sa source dans les variations de l’environnement : les déplacements humains, les sons émis aux abords de l’installation sont captés et deviennent générateurs de fréquences. Certaines variations agissent sur l’ensemble des éléments. D’autres plus locales, infimes, agissent dans un espace limité.
Toutes ces relations sont agissantes et dévoilent des concordances. Concordances entre la pensée et les perceptions, entre le biologique et le matériel, le physique et le psychique.
Des phénomènes infimes sont amplifiés et contribuent à ce que se côtoient environnement physique et imaginaire. Il s’agit de lier un quotidien, ce qui est là présent en permanence, avec des visions parallèles, d’autres états possibles.