Michel Mortier (1925-2015) s’est éteint, entouré de ses enfants Christine Taïeb, Richard Mortier et Charlotte Mortier et conformément à toutes ses volontés comme en témoignent ses proches: «dans sa chambre au milieu de la forêt du Forez et décoré de ses derniers tableaux, calme et vêtu de sa chemise canadienne». Après le temps du recueillement, la famille souhaite maintenir et faire rayonner l’œuvre et le talent du designer.
C’est en voulant devenir architecte qu’il suit les cours de René Gabriel et Louis Sognot à l’Institut des Arts Appliqués. Michel Mortier est embauché en 1944 par Etienne Henri Martin aux Studium des Magasins du Louvre où il affine ses connaissances en aménagement d’intérieur. Repéré par Marcel Gascoin il devient le premier directeur du bureau d’études ARHEC de 1949 à 1954 avant de se lancer dans l’aventure de l’A.R.P. jusqu’en 1957. Après cette riche expérience il prend la direction artistique du magasin La Maison Français 55 et collabore avec les meilleurs fabricants en dessinant de nombreux modèles de sièges pour Steiner et de luminaires pour Disderot ou Verre Lumière. C’est avec son agence «Habitation Esthétique industrielle Mobilier» en 1959 qu’il se consacre définitivement à l’architecture d’intérieure. Très engagé dans la rédaction d’articles, il décide de s’expatrier à Montréal pendant quatre ans.
Le prix René Gabriel lui est remis en 1963. Au Canada, il s’initie au graphisme et enseigne au JM Blier Furniture & Design avant de participer à l’Exposition Universelle en 1967. Dès les années 1970, Il obtient son diplôme d’architecte par le conseil régional d’Ile de France en 1977 pour signer quelques belles maisons de particulier. Il commence très tôt à transmettre ses connaissances et expériences dans les meilleurs centres de formation comme l’ENSAD et l’Ecole des Arts Appliqués avant d’intégrer la nouvelle école de design produit, l’ESAG Pennighen sous les conseils de René Jean Caillette.
Les pièces de Michel Mortier ont rejoint les plus grandes collections de design telles que celles du Cnap, du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole ou encore la collection nationale des arts décoratifs.