Ko Murobushi est décédé le 18 juin dernier, à l’âge de 68 ans. Figure emblématique du butô, mouvement contestataire né dans les années 1950, il est reconnu comme l’héritier direct de l’enseignement de Tatsumi Hijikata et un pilier du mouvement.
Après avoir rejoint le mouvement en 1968, fondé le groupe Dairakudan, puis en 1974 le magazine Hageshii Kisetsu (Violent Season), il s’associe à Carlotta Ikeda dans Ariadone. Deux ans plus tard, il introduit le butô en Europe avec Le dernier éden. Porte de l’au-delà ou des co-créations réalisées avec Urara Kusanagi. La série des Edge (01, 02, 03) lui ouvrira la porte des festivals internationaux et lui vaudra de nombreux prix.
Depuis les années 2000, son travail se dirigeait vers des formes plus expérimentales. Handsome Blue Sky, Jade, puis Experimental Body remporteront de francs succès. Philippe Noisette, qui lui rend hommage dans Le Monde, se souvient de Le Centaure et l’animal, un spectacle de 2010 réalisé avec Bartabas qui dit de Murobushi qu’il «pouvait tout être, humain, animal, minéral, végétal (…). Il avait tellement façonné son corps qu’il incarnait tout simplement sa discipline. Aucun besoin de le mettre en scène, il dansait ce qu’il était ».
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