L’historien de l’art Leo Steinberg est mort le 13 mars à l’âge de 90 ans.
Spécialiste de la Renaissance et du baroque italien, il est célèbre pour ses essais sur Léonard de Vinci, Borromini et Michel-Ange. Il est l’auteur de La sexualité du Christ dans l’art de la Renaissance et son refoulement moderne (1987), un ouvrage provocateur dans lequel ses pairs ont vu une tendance à la surinterprétation.
On lui doit également de nombreux écrits sur l’art contemporain et notamment sur Picasso.
Dans le recueil Other Criteria (1975), il se libère des règles formalistes qui dominent alors la critique d’art. Le concept de «flatbed» — c’est-à -dire la manière dont le tableau se constitue en un plan horizontal avec notamment les œuvres de Pollock, de Rauschenberg et de Dubuffet — lui permet de démontrer en quoi l’art des années 1950-1960 marque un tournant perspectif radical, depuis celui de la Renaissance.
Leo Steinberg est le premier historien de l’art à avoir reçu un prix littéraire, en 1983 de la part de l’American Academy and Institute of Arts and Letters.
Grand amateur d’estampes, sa collection personnelle a rejoint depuis 2002 le College of Fine Art de la ville d’Austin (Texas), où il enseignait.