La mort de Jack Levine aurait pu passer inaperçue, tant son oeuvre n’est pas représentée en France. Pourtant, elle traverse le XXè siècle et se retrouve dans les plus grandes collections américaines de New York (le MOMA, le Metropolitan Museum et le Whitney Museum) et de Washington (la National Gallery et la Phillips Collection).
Né en 1915, Jack Levine est une figure importante de la peinture réaliste d’après-guerre. La misérable folie humaine est son sujet principal. Dans la veine caricaturiste de Daumier et des expressionnistes allemands, sa peinture et ses dessins sont une satire de la société, du militarisme, du capitalisme, de la corruption et du racisme. Ils se caractérisent par un usage prononcé du clair-obscur et par la déformation grotesque du corps humain. Ses influences se cherchent du côté des maîtres anciens, notamment chez Goya, Le Titien et Le Gréco. Plus tard, Jack Levine se tourne vers les sujets religieux, avec des portraits rembranesques de rois et de prophètes juifs.
Sa reconnaissance advient très tôt, en 1937 avec l’achat d’un de ses tableaux par le MOMA de New York: The feast of pure reason décrit une discussion entre un politique, un policier et un capitaliste, sur le fond coloré du drapeau américain. Sa première exposition personnelle a lieu en 1939 à la galerie Downtown de New York.
Peu à peu, les courants plus novateurs de la seconde moitié du XXè siècle, comme l’Expressionnisme Abstrait, vont reléguer Jack Levine aux marges de la scène artistique. Indifférent à l’abstraction et aux avant-gardes, qu’il qualifie volontiers de «gadgets», il s’est attaché tout au long de sa vie à défendre un même style, celui qui fait aujourd’hui sa réputation.
REFERENCES
Peintures et lithographies de Jack Levine: http://jacklevine.net
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