John Armleder, Richard Artschwager, Erwan Ballan, Elisabeth Ballet, Cécile Bart, John Beech, Jean-Pierre Bertrand, Karina Bisch, Claude Briand-Picard, Pierre Buraglio, Pedro Cabrita Reis, Nicolas Chardon, Jean-Gabriel Coignet, Stephen Dean, Noël Dolla, Helmut Dorner, Sylvie Fanchon, Dominique Figarella, Roland Flexner, Susanna Fritscher, Wade Guyton, James Hyde, Shirley Jaffe, Claire-Jeanne Jézéquel, Donald Judd, Jan Kämmerling, Zilvinas Kempinas, Willi Kopf, Laura Lamiel, Renée Levi, Pierre Mabille, Rita McBride, John McCracken, Olivier Michel, Richard Monnier, Miquel Mont, François Morellet, Olivier Mosset, Olivier Nerry, Gyan Panchal, François Perrodin, Antoine Perrot, Falke Pisano, Evariste Richer, Philippe Richard, Gerwald Rockenschaub, Peter Soriano, Katja Strunz, Richard Tuttle, Günter Umberg, Elisabeth Vary, Claude Viallat, Michel Verjux, Véronique Verstraete et Frédéric Kahn, Franz Erhard Walther, Marthe Wery, Jens Wolf, Christopher Wool, Heimo Zobernig
+ De Réalité
Le groupe de recherche sur les abstractions de l’Ecole des beaux-arts de Nantes, constitué de Jean-Gabriel Coignet, Claire-Jeanne Jézéquel, Pierre Mabille, Véronique Verstraete et deux artistes associés : Erwan Ballan et Nicolas Chardon, a pour projet de rassembler les interrogations sur ce qui fonde les oeuvres dites abstraites. Sans rechercher l’exhaustivité, leur recherche fonctionne par capillarité, chaque oeuvre, rencontre ou discussions renvoyant à d’autres contextes et questionnements.
Confronté à l’hétérogénéité de l’abstraction actuelle et la conscience aigüe des enjeux historiques du genre, le groupe de recherche a chercher à interroger ces pratiques au travers de dimensions formelles et utopiques.
L’abstraction résiste en recyclant ses restes, en intégrant en soi ses « images » (ses référents historiques), non à la façon d’un collage superficiel (la citation) mais dans le processus même de l’élaboration de l’oeuvre. Une oeuvre abstraite plus qu’une autre nous porte à considérer sa matérialité, ses procédures, et donc l’activité humaine dont elle est le résultat. Par ailleurs, en assumant le risque décoratif elle continue de questionner la problématique autonomie de l’oeuvre et de mettre en cause l’image
Cette activité est le signe d’une relation au monde. L’abstraction n’est pas une fin ou un objectif, c’est une action et un déplacement. Une action qui nous place au coeur de la complexité du réel et de ses représentations, au lieu d’en accélérer la simplification.
Dans le processus de recherche mis en place, l’exposition «+ De Réalité» constitue la première publication du groupe de recherche. Mise en espace et réalisée dans le triple objectif de formuler un bilan des réflexions, de présenter un exposé, au travers d’un large choix d’oeuvres, de la richesse et de la variété des approches, et enfin d’expérimenter, en impliquant fortement les étudiants de l’Ecole régionale des beaux-arts de Nantes, un programme de rencontres autour des oeuvres. Cet événement constitue une étape importante permettant de définir les directions futures de cette recherche.
Le fait que ce projet soit mené essentiellement par des artistes en constitue un aspect fondamental. Si l’histoire de l’art est une discipline auto-réflexive, la pratique des artistes, sans nier l’importance du rapport à l’histoire, ne s’y limite pas, et chaque artiste réinvente en son oeuvre des procédures et des méthodes en vue d’incarner une pensée en actes qui ne soit pas réductible à une thématique ou un énoncé préalable.
Ainsi en va-t-il des choix qui fondent cette exposition. Ces choix sont liés de près aux engagements artistiques de chacun des membres du groupe, à des points de vue dont la définition s’est précisée tout au long de leurs échanges. L’exposition tentera de rester au plus près de la forme du dialogue, avec échanges, glissements, permutations…
Les oeuvres cependant ne sauraient être considérées comme les résultats d’une équation, ou les illustrations d’une thématique. Dans ce sens, elles ne sont pas les objets d’un discours, elles en sont les sujets. Elles sont des questions et tout à la fois des possibles. Cette dimension d’immédiateté – perceptuelle – et la capacité des oeuvres à nous inscrire dans le présent, tout en nous mettant face à la sédimentation de leur contenu nous
paraît primordiale.