ART | EXPO

De l’interprétariat

14 Sep - 14 Oct 2016
Vernissage le 15 Sep 2016 à partir de 16:00

L’exposition « De l'interprétariat » d’Anne Le Troter à la galerie parisienne Arnaud Deschin présente une nouvelle facette de son travail autour du langage. Des installations et pièces sonores issues du monde médical explorent la matérialité du langage et ses mécanismes de production.

Avec l’exposition « De l’interprétariat », Anne Le Troter poursuit son exploration du langage. Pour sa nouvelle exposition personnelle, les installations visuelles et sonores de l’artiste ont investi les tout nouveaux locaux parisiens de la galerie Arnaud Deschin.

Les mécanismes de production du langage

Les installations in situ d’Anne Le Troter ont trouvé dans les anciens espaces de bureaux qui abritent aujourd’hui la galerie le lieu idéal pour développer son travail autour du langage standardisé. Alors que son exposition « Les mitoyennes » présentée à Lyon l’année dernière s’intéressait aux méthodes d’élocution des enquêteurs téléphoniques, c’est cette fois le langage médical et paramédical qui est au cÅ“ur de l’exposition.

Plusieurs moulages de dentitions en plâtre ou en résine aux couleurs réalistes sont alignés sur une plaque de verre ou encore posés dans un appareil de fabrication. Dans un seau s’entassent d’autres moulage destinés au rebus et des chutes de plâtre. On découvre également un schéma de la dentition humaine, un nuancier colorimétrique des différentes teintes d’émail. Tous ces objets ont été confiés à Anne Le Troter par un prothésiste dentaire avec lequel elle a mené des entretiens hebdomadaires dont est née l’exposition. A travers ces objets s’illustre la matérialité du langage oral. Les mécanismes de production du langage sont au cÅ“ur de la démarche artistique d’Anne Le Troter qui fait du langage l’élément plastique principal de son travail, un élément qui est parfaitement malléable et façonnable.

Le langage ramené à sa matérialité

Les pièces sonores constituent le cÅ“ur de l’exposition. Dès que l’on entre dans la galerie se font entendre des enregistrements d’une quinzaine de minutes qui nous plongent dans le monde sibyllin du langage médical. Ces enregistrements sont issus des archives d’un centre de radiologie. Des comptes-rendus d’interprétation de clichés, dictés par le radiologue afin que la secrétaire les transcrive étaient ensuite supprimés. Mais certains passages, mal effacés, subsistent comme un dépôt sur la bande et, recouverts d’autres enregistrements, s’entremêlent avec eux. Il en résulte un entrelacs de termes scientifiques et de repères linguistiques permettant d’oraliser l’écrit (la ponctuation dictée par le radiologue). Ainsi, le langage, indéchiffrable pour l’oreille non habituée à l’idiome médical et brouillé par la manipulation des enregistrements, est ramené à sa matérialité, sa pure sonorité, ou à lui-même (les signes de ponctuation).

 

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