En 1966, la RATP donne à la Société de Transport de Montréal (STM) une splendide rampe d’accès Art Nouveau signée Hector Guimard. En échange, la STM s’engage à remettre au métro parisien une oeuvre d’art ayant pour thème la langue française. C’est aujourd’hui chose faite: l’installation monumentale de Geneviève Cadieux, qui représente des lèvres pulpeuses et s’intitule La voix lactée, a rejoint le 4 octobre 2011 la station Saint-Lazare.
Bien connue des québécois, la première version de cette oeuvre est juchée au sommet du musée d’art contemporain de Montréal. Lumineuse, évanescente et lointaine. La seconde version, celle de Paris, est en mosaïque de verre. Tactile et chatoyante. Toutes deux marquent, à leur manière, l’espace qu’elles occupent.
Sur un registre éminemment poétique, qu’accentue le texte d’Anne Hébert incrusté au mur, La voix lactée invite à la «source du chant» et crée la rencontre intemporelle de l’image et des mots, dans le blanc lacté d’un couloir souterrain.