Court et concis, le festival Uzès danse met à profit ses cinq jours d’existence annuelle. Pour un shoot de danse contemporaine, à deux pas d’Avignon, comme une mise en bouche avant la déferlante estivale. Au menu, donc, de ce vingt-troisième festival Uzès danse, dix spectacles créés entre 2017 et aujourd’hui. À l’aune d’une carte blanche offerte au chorégraphe contemporain David Wampach, sur deux jours à caractère immersif. Artiste associé à la structure organisatrice du festival — La Maison CDCN Uzès (Centre de Développement Chorégraphique National) —, David Wampach cultive performances jubilatoires et expériences participatives. Sous sa tutelle, la vingt-troisième édition prendra ainsi des accents d’émancipation cathartique, de rituels carnavalesques. Avec un festival entre intérieur et jardin, centralisé autour de l’ancien évêché.
Festival Uzès danse 2018 : carte blanche au chorégraphe David Wampach
Pour Uzès danse 2018, David Wampach présentera son spectacle Endo (2017). Un duo chorégraphique où les danseurs se couvrent de peinture. Du blanc immaculé aux éclaboussures de couleur, les corps, entre outils et tableaux vivants, y débordent les lignes et mordent l’espace par le mouvement et la couleur. La pièce Batterie (2017) sera également recréée pour l’occasion. Soit un duo chorégraphico-sonore entre une danseuse (Lise Vermot) et une batteuse (Elisa Barbier). Livrant un corps-à -corps rythmé. Tandis que la carte blanche des 17 et 18 juin se déploiera en forme d’immersion participative dans le processus de création d’une équipe artistique. Celle de David Wampach (Cie Achles). Nommée Dudaschiihcsadud (‘dudaschi’ et son reflet ‘ihcsadud’), ce temps d’ouverture fait référence à la notion kogi (Colombie) de réunion pour discussion collective. Les deux jours de Dudaschiihcsadud proposeront ainsi ateliers, pique-niques, soirées de représentations…
Dix spectacles (danse, performance) : une édition intimiste et ouverte aux circulations
Outre David Wampach, seront également présents les chorégraphes Emmanuel Eggermont avec Polis (2017) et Malika Djardi avec 3 (2017). Mais aussi le chorégraphe Fabrice Ramalingom pour Nós, tupi or not tupi ? (2017), et Thiago Granato, pour deux soli, Trança (2017) et Treasured in the Dark (2015). Julian Hetzel, quant à lui, livrera The Automated Sniper (2017). Une autre manière de retapisser, là encore, un espace à la peinture, mais en détournant des technologies militaires cette fois. Tandis qu’Olivier Muller proposera Hoodie (2018), un solo énergique, entre humour et émeute. En fin de festival, Bryan Campbell livrera une joyeuse conférence aussi glamour que décalée, autour de son magazine fashion, Marvelous. Avec Le jour de la bête, Aina Alegre fera naître un rituel à cinq, sur un plateau couvert de terre. Enfin, l’ultime note finale sera confiée à Erwan Ha Kyoon Larcher pour un concert, Tout est beau, ponctué d’un DJ Set.