David Shrigley
David Shrigley
Il s’agit de soigner le mal par le mal en échappant à tout prix à l’esprit de sérieux. Avec ses dessins aux traits mal assurés, presque puérils, David Shrigley réinvente une catharsis bouffonne. On croirait l’oeuvre d’un Peter Pan lecteur de Kierkegaard.
Quelques traits, quelques mots, et on se prend à sourire. Certaines situations de tous les jours, certains objets du quotidien s’en voient transformés — difficile de boire tranquillement une pinte, quand on sait que «les fourmis baisent dans ta bière», ou de regarder sérieusement Michael Jackson faire le moonwalk quand on a vu comment Shrigley le représente.
Pour cette exposition, David Shrigley présentera deux cent dessins, ainsi qu’une installation: une douzaine d’oeufs géants en céramique, de 50 à 60 cm de haut, disséminés dans l’espace d’exposition et placés sur des socles de hauteurs différentes. Sur leur coquille brillante et immaculée, l’artiste écrit l’évidence: «Egg». On reste interloqué. Quelle poule a pondu de tels ovnis (oeufs vitrifiés non identifiés)? Quels poussins improbables vont sortir de ces coquilles? Manière de dire, pour l’artiste, qu’il a encore pas mal de petits monstres en réserve, et aussi d’ironiser sur les plus vieilles querelles: la création (l’oeuf ou la poule ?), la mimesis (après la pipe de Magritte, l’oeuf de Shrigley), le nominalisme (ceci est un oeuf parce que je le dis).
Vernissage
Mercredi 6 juillet. 18h-21h.
En présence de l’artiste.