David Magnou ne s’est pas d’emblée consacré à l’art, il a d’abord suivi un parcours professionnel de menuiserie. Mais très vite il a changé d’orientation en entrant à l’École des beaux-arts de Bourges. Sans toutefois renier sa passion pour le bois dont il fait l’un de ses matériaux artistiques de prédilection à côté du dessin. Il a ainsi réalisé, lors de la Biennale de Saint-Flour de 2016, un abri en bois qu’il a installé au sommet d’une colline, à la fois pour offrir un point de vue sur l’environnement, pour rencontrer le public, et pour l’interroger sur ses rapports à la nature.
Le « Wood cube », l’envers du « White cube »
L’exposition  « Composite » présentée à la galerie Marcel Duchamp de l’École municipale d’art de Châteauroux, s’organise également autour d’une cabane faite de planches de bois brut, intitulée Wood Cube, mais située à l’intérieur de la galerie.
Le titre Wood Cube de cette installation fait explicitement référence au fameux terme « White Cube » qui a, durant toute l’époque moderne, désigné la forme galerie conçue comme un espace immaculé (white), refermé sur lui-même et détaché du monde (cube). Le « Wood cube » fonctionne en quelque sorte comme l’envers du « White cube ». Les dessins de David Magnou ne sont pas présentés à l’intérieur du « Wood Cube », mais hors de lui, accrochés sur les murs alentours. En outre ses parois sont en bois brut, et non sur la surface lisse et blanche d’un mur de galerie.
Circulations entre le monde, dessins et objets
Les dessins de David Magnou, souvent réalisés à partir de documentaires ou croqués sur le vif, sont organisés en séquences. Ce sont pour David Magnou des moyens d’habiter le monde, mais aussi d’imaginer des objets qu’il réalisera en trois dimensions. Lesquels objets seront, dans un mouvement circulaire, déclinés sous la forme d’autres dessins…
Dans le dessin Fragment, David Magnou représente un fragment d’architecture de l’école dans lequel il glisse des références aux Å“uvres Fontaine et La Roue de bicyclette de Marcel Duchamp, comme si ces Å“uvres étaient incrustées dans le corps du bâtiment de l’école qui les a transmises à ses étudiants. David Magnou exprime ainsi les mécanismes d’échanges et de transmissions de savoirs entre les hommes.