L’exposition « David Hominal » au Consortium, à Dijon, présente l’œuvre polymorphe mais essentiellement picturale de l’artiste français à travers ses dernières séries de toiles.
La peinture de David Hominal élabore un nouveau code pictural
Les tableaux de David Hominal s’inscrivent dans une démarche de perpétuelle remise en question : remise en question de ses constituants (les traditionnels toile, châssis et peinture à l’huile) mais aussi de ses formes, de ses buts, de ses catégorisations. Les dernières œuvres de l’artiste, des séries picturales, semblent pourtant se situer au-delà de toute interrogation sur la nature, le statut et le rôle de la peinture. Dans la lignée des principes de Piet Mondrian, elles instaurent un nouveau code qui définit la peinture de façon très simple, comme une division de la surface.
Ni parfaitement abstraites, ni vraiment figuratives, les peintures de David Hominal sont parfois structurées par les axes horizontal et vertical, par des croix, des motifs géométriques, des lignes et divisions obliques qui structurent l’espace pictural selon une division qui épouse celle de son environnement. Les toiles sont alors au plus près de l’architecture, du rythme de la vie et de l’organisation de la matière jusque dans es profondeurs moléculaires.
Une démarche physique et expérimentale qui refuse toute référence ou interprétation
La démarche de David Hominal dépasse parfois la peinture pour mieux la cerner. Installations, performances, musique, vidéo forment un prolongement des gestes picturaux et un retour sur eux. Dans sa création d’un code pictural, David Hominal prend appui sur le langage, dont il utilise les signes non pour leur dimension signifiante ou symbolique mais uniquement pour leur potentiel rythmique, sonore et poétique.
La peinture de David Hominal est en premier lieu une entreprise matérielle et physique. Ses dernières œuvres en particulier ne visent à transmettre aucun message, référence, critique ou pensée politique. Seuls importent les effets du geste pictural, non ses causes. Une série de larges toiles de même taille présentent une superposition de deux couleurs : sur un fond sombre est étalée, à coups de pinceaux aléatoires, une autre couleur, différente sur chaque toile, qui recouvre presqu’entièrement la première. Certaines couleurs semblent indéfinissables, comme impures. Ailleurs, une large zébrure rouge traverse la surface mauve d’un tableau. Dans chacun de ces cas, le geste est une expérimentation, il est motivé par la curiosité de savoir ce qu’il engendrera.