L’exposition « Goldblatt » au Centre Pompidou retrace la carrière du photographe David Goldblatt, figure emblématique du documentaire engagé qui suit depuis presque soixante ans l’histoire complexe de son pays natal, l’Afrique du Sud.
David Goldblatt, figure-clef de la photographie sud-africaine
Première rétrospective de grande ampleur consacrée en France au photographe sud-africain David Goldblatt, l’exposition « Goldblatt » rassemble plus de deux cents photographies et une centaine de documents inédits tirés des archives de l’artiste, de ses oeuvres de jeunesse à ses clichés les plus récents. Le parcours est par ailleurs ponctué par sept films réalisés pour l’événement, dans lesquels David Goldblatt commente ses photographies.
Le parcours suit l’itinéraire singulier de David Goldblatt, photographe né dans une famille d’immigrés juifs lituaniens qui lui a inculqué les valeurs d’égalité et de tolérance vis-à -vis des personnes d’autres cultures et d’autres religions. Une histoire personnelle qui a influencé sa vision de la vie, teintée de respect et de curiosité, et qui l’a poussé à s’intéresser aux multiples aspects de la société complexe de l’Afrique du Sud.
David Goldblatt documente l’histoire complexe de l’Afrique du Sud
En témoignent les premières photographies prises par David Goldblatt à l’âge de 14 à 18 ans, consacrées aux pêcheurs, aux dockers et aux ouvriers des mines de Randfontein, présentées dans la section « On the Mines » Parcourant ensuite, depuis les années 1960, son pays natal, David Goldblatt raconte à travers ses photographies l’histoire, la géographie et les habitants de celui-ci, de la mise en place de l’apartheid à sa chute.
La section intitulée « Some Afrikaners Photographed » (Quelques Afrikaners photographiés), montre quelques uns des Afrikaners qui fréquentaient le magasin de vêtements que tenait le père de David Goldblatt. Les clichés comme Petit propriétaire avec sa femme et leur fils aîné, à l’heure du déjeuner, pris en 1962, reflète la personnalité de ces paysans, petits propriétaires, mineurs, employés des chemins de fer, fonctionnaires et médecins austères, souvent peu généreux, et qui pour la plupart soutenaient la politique d’apartheid.
La dernière section de l’exposition présente une longue série de photographies commencée il y a presque quarante ans par David Goldblatt et intitulée Structures. Ces clichés de bâtiments et de paysages, accompagnés de légendes détaillées, sont nourris par une réflexion sur le rapport qui existe entre les formes de ces espaces et les valeurs politiques et sociales des individus qui les construisent et les habitent.