L’exposition « I Like It Raw » à la galerie parisienne Arnaud Deschin rassemble des œuvres du jeune artiste belge David Evrard. Un panorama pluridisciplinaire qui constituent des projets artistiques et abordent des sujets des plus variés.
Un pont entre littérature et arts plastiques
Usant de tous les matériaux et d’une très grande diversité de média, la travail de David Evrard se présente aussi sur des nombreux supports : dans des expositions mais aussi des livres, des magazines et dans l’espace public. A la galerie Arnaud Deschin s’exposent des sculptures, installations, peintures, photomontages et des travaux d’écriture.
Toutes les œuvres témoignent de l’intérêt pour le médium littéraire chez David Evrard. L’artiste qui s’est fait connaître en 2012 avec le roman Spirit of Ecstasy avait à travers lui jeté un premier pont entre le monde de la littérature et celui de l’art plastique. Le livre proposait un périple déstructuré à travers des expositions, en restituant sous forme écrite les visions et sensations plastiques. Les techniques, le rythme, les formes et couleurs devenaient des mots dans un roman où se confondaient les époques, les lieux, les personnes, les rêves et la réalité.
Les œuvres plastiques comme prolongation du récit
La relation entre l’écrit et l’image est à double sens dans l’œuvre de David Evrard et l’exposition dévoile des pièces picturales ou sculpturales qui sont nées de notes littéraires. Chaque création est un assemblage d’objets, de formes ou de couleurs qui transcrivent d’innombrables notes, dessins et autres images accumulées dans des carnets. Les œuvres plastiques sont une prolongation du récit dans laquelle les pinceaux, ciseaux, spray, photocopieuse, appareil photo ou logiciels de retouche photographique ont remplacé le stylo.
Un photomontage associe la photographie d’un ancien président belge et un manteau de fourrure violet qui est collé sur son front, dont il pend étrangement. Des peintures présente des motifs ronds garnis d’éléments colorés, dont on ne sait plus s’il s’agit d’une représentation de pizzas ou de simples formes abstraites. Ailleurs trois capots de voitures sont assemblés et une photographie de forêt est colée sur leur envers.
Le parcours traverse ainsi un univers décousu qui forme une transcription subjective du monde. La complexité de celui-ci s’exprime par des figures de rhétorique telles que la métonymie, l’ellipse et le palimpseste.