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David Claerbout

David Claerbout est l’un des vidéastes les plus importants de sa génération. Salué internationalement, exposé dans les plus grandes institutions, il développe une œuvre filmique mêlant un sens de la beauté et un travail sur la durée hors du commun. Cette publication revient sur les œuvres présentées dans l’exposition qui lui est consacrée au Frac Auvergne.

Information

  • @2015
  • 2978-2-907672-19-1
  • \22€
  • E192
  • Zoui
  • 4Français-Anglais
  • }250 L - 300 H

David Claerbout, Jean-Charles Vergne
David Claerbout

Salué internationalement, exposé dans les plus grandes institutions, l’artiste belge David Claerbout a modelé depuis la fin des années 1990 une œuvre dont les sources sont à chercher tant du côté de l’histoire de la peinture que celle du cinéma.

Depuis son exposition au Centre Pompidou en 2007, David Claerbout n’avait pas exposé dans une institution française et c’est au Frac Auvergne qu’il a choisi d’accorder sa confiance pour présenter un ensemble d’œuvres sidérantes, tant par les moyens techniques qu’elles emploient que par l’impact qu’elles produisent sur leurs spectateurs, à l’image de son dernier film, Travel, véritable voyage intérieur, expérience hypnotique sur l’imaginaire et la beauté.

Dans ces œuvres il est question de temps et, plus que de temps, de durée. La durée de ses films, leur lenteur merveilleuse, est un luxe. Leur lenteur est celle d’un peintre bien plus que d’un cinéaste ou d’un vidéaste. Le regard que nous devons porter sur ces films, à la fois beaux et complexes dans les technologies qu’ils emploient, est le même que celui que nous devrions avoir devant une peinture, une peinture qui, dans ce cas précis, utiliserait les moyens techniques les plus élaborés pour se projeter hors de la toile et du pinceau et se situer très exactement entre son histoire pluriséculaire et celle de la photographie et du cinéma.

Ce livre est publié à l’occasion de l’exposition «David Claerbout» au Frac Auvergne du 30 janvier au 10 mai 2015.

«L’idée et les premiers travaux préparatoires de Travel datent de 1996, lorsque j’ai découvert une musique de relaxation composée au milieu des années 1980 par Eric Breton, dont les vertus thérapeutiques avaient pour finalité de supprimer le stress, voire d’induire le sommeil. J’ai alors pensé qu’il ne serait pas du tout inintéressant de créer une œuvre qui puisse endormir son public.

Dans ce contexte de sons orientés vers un objectif précis, les images auditives se définissent de manière si prévisible et déterminée qu’elles me rappellent certaines personnes hantées par des idées compulsives impossibles à dépasser. L’une des choses les plus intéressantes réside dans la capacité du son du synthétiseur, à la fois neutre et cinématique, à faire surgir des images génériques de différents lieux situés dans une forêt sombre et calme que chacun pourrait aisément imaginer. Aussi, le choix de ne pas filmer mais d’utiliser des images complexes crées par ordinateur reflète cette même recherche de création d’un espace au-delà du spécifique se traduisant sous forme générique: il pourrait s’agir de plusieurs lieux mais pas d’un endroit particulier.

Après trois années de production, le résultat consiste en un mouvement continu de caméra déroulant une traversée qui début dans un parc, se poursuit dans la pénombre d’une forêt européenne puis dans une jungle amazonienne, pour finalement s’extraire des bois et révéler une plaine suburbaine sans localisation particulières. Au moment du final musical, désenchantement et catharsis se concurrencent alors que le mouvement ascensionnel sans fin de la caméra empêche toute conclusion par une image définitive.»

David Claerbout

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