Avec l’exposition collective « 1, 2, 3, Data », la Fondation EDF fait le choix d’une plongée dans le design le plus contemporain : celui de l’information. Enjeu crucial, la collecte des données agite tous les débats. Mais cette masse d’informations n’est rien sans mise en forme. La perception des données, par des êtres humains biologiques comme par des entités d’intelligence artificielle, prélude à toute interprétation, toute exploitation. Le design de données est ainsi ce qui donne forme et réalité au monde actuel. Et cette synthèse du divers ne connaît pas de solution unique. Bien au contraire : la souplesse des schémas de représentation est aussi ce qui garantit, garantira, la souplesse et la finesse des interprétations. L’exposition « 1, 2, 3, Data » permet ainsi de se frotter à quelques modèles, possibles ou actuels, pour mieux garder contact avec cet enjeu collectif.
Exposition « 1, 2, 3, Data » à la Fondation EDF : plongée dans le design de données
« 1, 2, 3, Data » réunit une quarantaine de data designers du monde entier. Tous ont en commun d’avoir l’information et les données comme matériaux de création. Une matière première qui semble inépuisable à l’ère du Big Data. Pour avoir accompagné l’émergence des théories de l’information et la digitalisation, le design de données est une discipline qui existe depuis plusieurs décennies. Mais à l’instar de l’informatique, c’est aussi une discipline qui se complexifie et se densifie rapidement. Les data designers sont des créateurs à la croisées des chemins : entre mathématiques, informatique, logiques, esthétique, sciences cognitives, statistiques, graphisme… Qu’ils travaillent en agence ou en réseau, ils répondent également à des commandes : pour des entreprises privées, des institutions publiques. Leur fonction est de rendre lisibles des suites de zéros et de uns. Climat, biodiversité, migrations, inégalités sociales, obédiences politiques, attractions et répulsions, stratégies de socialisations…
Une quarantaine de data designers du monde entier : le design de l’information
Sculptures, infographies, posters, interfaces, visualisations, installations numériques, web documentaires, dispositifs interactifs, vidéos… Les propositions présentées dans « 1, 2, 3, Data » sont accessibles : c’est leur but. Le commissaire d’exposition, David Bihanic, a réuni différents artistes, designers et théoriciens : David Bowen, Samuel Bianchini, Sylvia Fredriksson, Nicolás GarcÃa Belmonte, Lev Manovich… Parmi les pièces emblématiques se trouve par exemple Tele-Present Water de David Bowen. Soit une résille métallique suspendue, retranscrivant en temps réel les oscillations d’une micro-parcelle du Pacifique (données collectées par une bouée). Avec Multiplicity, Moritz Stefaner livre pour sa part un agglomérat d’images. Un immense portrait photographique collectif de Paris (via Instagram), assemblé par similitudes, en temps réel. Tandis que Wind Map, de Nicolás GarcÃa Belmonte, offre un voyage dans l’immatériel, via une cartographie des courants éoliens (actuels / différés). Au total : une quarantaine de propositions, pour percevoir et comprendre le monde actuel, autrement.