David Adamo
Récemment, le processus de détournement de David Adamo ne se porte plus uniquement sur la fonction de l’objet, mais également sur la taille et le matériau. Des tomates écrasées sont moulées en bronze, des tapis roulés sur eux-mêmes sont sculptés en bois de cèdre. Les sculptures prennent parfois des dimensions imposantes, comme cette poutre de sept mètres de haut qui reliait le sol au plafond du Kw Institute for Contemporary Art de Berlin, ou parfois à peine perceptibles, comme ces M&M’s, fruits et pièces de monnaie en bronze, que l’artiste dissémine dans les espaces d’exposition.
Le rapport au temps et à l’espace est également une composante importante de l’œuvre de David Adamo. Le visiteur est souvent confronté à une mise en scène insolite et poétique, comme si celui-ci arrivait juste après une action tragi-comique. Les objets semblent abandonnés-là , éparpillés, brisés, dévorés. Les tensions et dualités sont extrêmement présentes dans l’œuvre de l’artiste qui oscille en permanence entre force et précarité, violence et délicatesse, présence et absence, gravité et humour.
Cette exposition présente au rez-de-chaussée un ensemble de sculptures en bois de cèdre; à l’étage, l’artiste investit l’espace avec une installation évoquant un univers domestique. Le sol, entièrement recouvert de craies blanches disposées en chevrons, rappelle ainsi le motif d’un parquet ancien. Des objets familiers, dont l’échelle a été modifiée, complètent l’installation.
critique
David Adamo