L’exposition « Das Schloss » à la galerie RDV de Nantes présente des photographies de Sara Imloul. Les œuvres en noir et blanc de la jeune photographe trouvent leur place dans le programme « Page blanche et chambre noire » organisé en collaboration par la galerie RDV et la galerie Confluence. Un programme en deux volets où le noir et blanc est le trait d’union entre le dessin et la photographie.
L’univers étrange et onirique de Sara Imloul
Aux dessins de Frédéric Malette exposés à la galerie Confluence répondent les photographies de Sara Imloul. La nouvelle série de cette dernière, intitulée Das Schloss, a été réalisée au sein de sa maison familiale et mettent en scène ses proches et elle-même dans des scènes surréalistes. Les pièces de la maison, espaces réels, se substituent à la chambre noire et deviennent le lieu où se créent des images.
La série Das Schloss s’inscrit dans la démarche photographique que suit Sara Imloul depuis 2008. Un travail qui met méthodes anciennes et expérimentations personnelles au service d’un univers fantastique, étrange et onirique. Le processus photographique s’accompagne chez Sara Imloul d’une recherche plastique, nourrie par son intérêt pour le rapport physique entre la matière et la lumière. Ainsi, de nombreux objets chinés deviennent les sujets de ses clichés à la poésie troublante et les tirages sont des pièces uniques travaillées à la main. Enfin, les négatif y font l’objet d’un soin particulier : dans cette dernière série, ils deviennent les supports de collages et de dessins.
Des photographies en forme de tableaux surréalistes
Chaque image prend la forme d’une composition symbolique et révèle un imaginaire marqué par le surréalisme. Tels les tableaux d’une fiction dont le sens est caché dans les signes qui le peuplent, les photographies de Sara Imloul évoquent des toiles de René Magritte. Dans celle intitulée La castration, un homme dont le visage est masqué par un damier se tien contre un mur, entre une chaise et un trépied supportant une cisaille. Celle intitulée Les sœurs tableau réunit deux personnages, l’un assis et l’autre debout contre un mur, dont les visages sont recouverts par des caches blancs qui se mêlent à d’autres sur un tableau noir accroché au mur.
Au-delà de la photographie, les œuvres de Sara Imloul font appel au dessin et au collage pour se jouer de la perception. Elles interrogent les rôles et les identités, les limites entre intime et universel, rêves et souvenirs, ombre et lumière.