L’exposition « Les fantômes sont d’excellents géomètres » à la galerie Jean Brolly, à Paris, présente les dernières peintures de Daniel Schlier, fidèles à son style énigmatique qui suscite trouble et interrogation.
« Les fantômes sont d’excellents géomètres » : l’univers mystérieux de Daniel Schlier
La dernière série de peintures de Daniel Schlier s’organise autour d’un schéma répété : une figure géométrique, le rhomboèdre, y télescope des visages et des mains spectraux, rattachés à des corps qui ne sont que des masses picturales imprécises, parfois parsemées de lézards. La confrontation de ces éléments disparates trouble le regard, avant de laisser place à l’interrogation puis à l’imagination devant la tension qui se noue au sein de ces compositions chaotiques.
Les œuvres de Daniel Schlier relèvent d’une véritable poésie visuelle qui repose sur la manipulation et l’association d’éléments iconographiques hétérogènes, pour mieux ouvrir des territoires imaginaires. S’ils semblent défier toute interprétation, analyse et logique, ses tableaux font appel à notre inconscient, notre mémoire, nos sensations propres.
Des peintures de Daniel Schlier réalisées sur verre inversé
Imprécises dans leur fond, les peintures de Daniel Schlier obéissent à une réalisation formelle très précise puisque l’artiste a eu recours une technique picturale ancienne, connue depuis l’Antiquité, très prisée pendant la Renaissance parmi certains peintres humanistes, puis très populaire dans toute l’Europe à partir du XVIIIe siècle. La peinture sur verre inversé oblige à réaliser l’œuvre à l’envers, en traçant les détails avant de les recouvrir du fond. L’artiste doit donc prévoir le résultat à l’avance, le processus ne permettant aucune retouche. L’image apparaît de l’autre côté du verre qui agit comme une surface protectrice ou un voile de plus placé entre la représentation et le regard.