L’exposition « Nous sommes contemporains » au centre d’art contemporain L’ar[T]senal de Dreux dresse un panorama des sujets de société actuels tels qu’ils sont traités par la création artistique. Elle réunit les œuvres de quatorze artistes issus de la jeune scène française ou reconnus à l’international. Evitant un regroupement thématique et un parcours précisément tracé, l’exposition favorise une libre circulation à travers les espaces et laisse les œuvres susciter par leur esthétique curiosité, émerveillement ou révolte et toujours une réflexion sur des événements de notre époque.
« Nous sommes contemporains » : la société actuelle vue par les artistes
Plusieurs figures humaines ouvrent l’exposition. La sculpture Stay up de Daniel Firman s’inscrit dans la lignée des personnages hyperréalistes qu’il réalise depuis le début des années 2000 et dans son travail sur l’équilibre, l’accumulation, le mouvement et l’espace. La sculpture constitue une évolution de l’œuvre Gathering qui faisait reposer sur son corps une accumulation d’objets, jusqu’à la limite de ses capacités physiques. Ici, l’œuvre formée d’un seul tenant rassemble le moulage du corps habillé et un empilement d’objets évoquant le divertissement ; le corps demeure stoïquement droit, le visage recouvert d’objets figure l’être pensant disparaissant sous les déchets de sa propre consommation. Les pièces Carnet de route de Nantes à Belleville et Multiprise de Laurent Tixador nous renvoie à notre statut de créateur d’énergie et de déchets.
Sculpture de Daniel Firman, photographies de Brigitte Zieger et Denis Darzacq
Les séries de dessins sur photographies Flower of Power et Women Are Different From Men de Brigitte Zieger explorent les thèmes de la guerre et de la place des femmes dans le monde contemporain. La photographie La Chute n°20 de Denis Darzacq est issue d’une série inspirée par de jeunes danseurs algériens qu’il a côtoyés lors d’un voyage en Algérie au cours de la guerre du Golfe. Revenu en France, le photographe a reproduit leurs mouvements en lévitation et ces scènes de vie dans les banlieues de Bobigny. En plaçant les corps de professionnels de la danse et du sport qui semblent planer devant des paysages urbains et périurbains génériques et sans âme, Denis Darzacq met en lumière selon ses propres mots « la puissance orgueilleuse de corps en action qui refusent la soumission et le silence ».