L’exposition « Daniel Dezeuze. Une rétrospective » au Musée de Grenoble retrace le parcours du plasticien qui fut un des membres fondateurs du groupe Supports/Surfaces.
Retour sur plus de cinq décennies de création de Daniel Dezeuze
L’exposition revient en collaboration avec l’artiste sur plus de cinq décennies de création de Daniel Dezeuze, depuis ses premières peintures réalisées dans les années 1960 jusqu’à ses plus récentes sculptures, en passant par les œuvres contemporaines de sa participation au mouvement Supports/Surfaces. Pour la première fois l’ensemble des séries développées par Daniel Dezeuze au cours de sa carrière sont visibles en un même lieu, présentées selon un parcours chronologique et thématique.
On découvre tout d’abord des peintures de jeunesse de Daniel Dezeuze qui témoignent de son passage d’une peinture figurative plutôt expressionniste à un expressionnisme abstrait. Les œuvres réalisées à partir de 1966 trahissent l’influence des dernières recherches de l’avant-garde qu’il a découvertes à New York. Les premiers Châssis réalisés en 1967 consistent en un simple châssis de bois appuyé contre le mur. Daniel Dezeuze commence ainsi à remettre en question l’objet tableau en déconstruisant ses éléments constitutifs que sont le châssis, la toile et les couleurs.
Daniel Dezeuze, un membre fondateur de Supports/Surfaces
Cette remise en question préfigure le mouvement Supports/Surfaces que cofonda Daniel Dezeuze en 1970. Ses œuvres de cette période sont marquées par une interrogation sur l’avenir de la peinture et sur son rôle dans la société capitaliste. Les séries des Échelles, des Triangulations et des Colombages participent d’une volonté de mise à nu du tableau et donc de démystification de la peinture.
Les œuvres des années 1980 comme Porte rouge, de 1982 et Armes, de 1988 opèrent un tournant dans la pratique de Daniel Dezeuze qui intègre dans son univers des éléments comme des portes ou des fragments d’objets assemblés qui prennent l’apparence d’armes. Ainsi se dessine une veine plus figurative et un retour de l’approche manuelle dans la construction des œuvres qui ouvre la voie à des réalisations entre peinture et sculpture comme la pièce de forme cubique intitulée Per una selva oscura.